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Hautes-Alpes : des tracteurs dans les rues de Gap pour demander de l’eau

ENVIRONNEMENT / La FDSEA et les JA appellent à manifester contre la loi sur l’eau de 2006

Hautes-Alpes - La Fédération Départementale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FDSEA) et les Jeunes Agriculteurs (JA) des Hautes-Alpes appellent à la mobilisation demain, samedi 8 mars. Une table ronde est prévue, ce même jour, en préfecture des Hautes-Alpes à Gap.

Les syndicats agricoles demandent au Gouvernement de revoir la loi sur l’eau votée en 2006 et qui devrait s’appliquer en 2015 sur l’ensemble du département des Hautes-Alpes. La loi prévoit d’augmenter le débit réservé des cours d’eau d’environ 40%, afin de préserver le milieu aquatique. Selon les syndicats, toutes les exploitations et les particuliers qui irriguent à ce jour sont « menacés ».

Mécontents mais surtout inquiets, voire exaspérés les agriculteurs ! Et notamment les 362 exploitants situés dans le Buëch car le territoire est confronté à la nouvelle réglementation depuis le début de l’année 2014.

Le débit réservé est passé de 500 litres par secondes à 900 l/s. « Avec cette restriction d’eau, c’est toute l’agriculture de la vallée qui va devenir un désert », a déclaré dernièrement sur la radio Alpes 1 Philippe Hugues, agriculteur à Lazer, président de l’ASA (Associations Syndicales Autorisées) et responsable du dossier pour le compte de la FDSEA.

Selon le syndicat agricole, la préfecture des Hautes-Alpes est prête à soutenir la construction d’une réserve d’eau dans la Vallée du Buëch. « Cette solution s’inscrit sur le long terme, car il faut stocker entre 3 et 10 millions de mètres cube d’eau (ce qui représente en surface 10 fois le lac de Pelleautier NDLR) afin de respecter les débits réservés et imposés par la loi sur l’eau. Le projet est estimé entre 30 et 100 millions d’euros », a expliqué à la radio Alpes 1 Bruno André, éleveur et chargé de la communication à la FDSEA des Hautes-Alpes.  

La loi prévoit aux préfets de prendre des arrêtés pour déroger et adapter les besoins des agriculteurs. Cette pratique risque d’entrainer « un manque de réactivité car les agriculteurs vont tous pomper en même temps. Les pompes ne pourront pas assurer la demande et inévitablement des agriculteurs vont perdre des tours d’eau. Les pommes par exemple, ne seront pas commercialisables à cause du manque de calibre », assure Bruno André.

La députée socialiste, Karine Berger, a saisi le préfet de la Région Provence-Alpes-Côte-D’azur, Michel Cadot. Elle demande un autre mode de calcul qui respecterait le milieu aquatique tout en permettant aux agriculteurs de disposer de l’eau nécessaire entre juillet et septembre, période où les précipitations de pluie se font rares. Karine Berger annonce avoir interpellé sur ce sujet, Philippe Martin, ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l'Énergie.