Hautes-Alpes - « Ce n’est pas le procès de la psychiatrie, mais celui de manquements relevés » : c’est par ces mots que le Président du Tribunal a ouvert l’audience. La chef du service psychiatrie de l’hôpital Edouard Toulouse à Marseille, Danièle Canarelli, absente pour le délibéré, a donc été reconnue coupable d’homicide involontaire. Sa peine : un an de prison avec sursis, et 7 500 euros qu’elle devra verser au fils de la victime. Michel Trabuc qui est sorti de la salle soulagé d’avoir défendu la mémoire de son père : "C’est huit ans de combat avec mon épouse, c’est pour la mémoire de mon père que j’ai fait tout ça. J’espère que ça fera avancer la psychiatrie, je continuerai mon combat. Il ne fallait pas oublier qu’il y a eu un mort en mars 2004", a t-il expliqué au micro Alpes 1.
Des manquements aux règles et surtout, un traitement inadapté comme l’a dit le président du Tribunal, c’est donc ce qui a été retenu. L’aspect causal de Danièle Canarelli dans l’assassinat a également été souligné. Le docteur, qui elle-même avait confié lors de son procès avoir été confrontée à un problème de diagnostic. L’avocat de la défense, Maître Pontier, n’a pas exclu la possibilité de faire appel de cette condamnation. "Je suis déçu, la décision est sévère et elle va avoir beaucoup de conséquences pratiques. Si le psychiatre vit dans la crainte d'être poursuivi pénalement, il y aura probablement un durcissement des mesures prises vis à vis des patients. Pas forcément dans leurs intérêts mais dans un but de protection du médecin. L'émotion a pris le pas sur la raison, on est dans un mécanisme qui veut trouver un coupable à tout", précise t-il à Alpes 1.
C’est la première fois en France qu’un psychiatre est condamné pour homicide involontaire. Un jugement qui pourrait faire jurisprudence par la suite.