Hautes-Alpes/Marseille - Retour d’une affaire complexe devant le tribunal correctionnel de Marseille : l’affaire Canarelli. La chef du service psychiatrie d’un hôpital marseillais comparait pour homicide involontaire après le meurtre de Germain Trabuc, en 2004 à Gap. La justice lui reproche de ne pas avoir vu la dangerosité du tueur, Joël Gaillard, qui était placé dans son service.
Pour certains, c’est le procès de la profession. Pour d’autres, c’est celui d’un manquement aux règles. En tout cas, pour la deuxième fois, le docteur Danièle Canarelli est attendue à la barre du tribunal correctionnel de Marseille. C’est la première fois en France qu’un psychiatre est accusé d’homicide involontaire.
En novembre dernier, la chef du service psychiatrie de l’hôpital Edouard Toulouse à Marseille s’était justifiée devant les magistrats. Pourquoi, en mars 2004, elle n’a pas vu la dangerosité de Joël Gaillard ? Pourquoi n’a-t-il jamais eu le traitement pour schizophrénie ? Pourquoi sa fugue du centre hospitalier ne l’a pas plus alertée ? Des manquements qui auraient conduit, selon Maître Chemla l’avocat de la partie civile, à l’assassinat quelques jours plus tard de Germain Trabuc, en pleine rue à Gap. Un avocat qui souligne « les nombreuses incohérences dans ce dossier » mais surtout une absence : « Elle n’a jamais tenu compte des avis des différents médecins » explique t-il à la radio Alpes 1.
Un délibéré qui est très attendu par son client, le fils de la victime, Michel Trabuc. Car au-delà de l’histoire de son père, c’est toute la profession médicale qu’il veut faire avancer : « Je n’arrêterai pas mon combat, même si elle est condamnée. Pour que les malades extrêmement dangereux aient un suivi médical plus approfondi », explique t-il au micro Alpes 1.
Pour l’avocat de la défense, Maître Pontier, ces accusations sont injustes. Selon lui, « Il n’y avait strictement aucun élément qui laissait penser qu’il allait fuguer ». La responsabilité est également partagée : « Les services de police auraient dû intervenir », précise t-il.
Le procureur avait requis un an de prison avec sursis à l’encontre de Danièle Canarelli. Dans tous les cas, si le docteur Canarelli est condamnée, cela pourrait donner lieu à une jurisprudence.