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Monseigneur Di Falco, de nouveau, sous le coup d’une enquête judiciaire

Monseigneur Di Falco, de nouveau, sous le coup d’une enquête judiciaire

JUSTICE / Une femme multimillionnaire de 91 ans avait désigné, en 2012, l’association diocésaine de Gap comme légataire universelle. Une femme souffrant d’une démence avec syndrome frontal. Sa nièce y voit des "manipulations"

 

-Hautes-Alpes- 

L’ancien évêque de Gap et d’Embrun, Monseigneur Di Falco, de nouveau sous le coup d’une enquête judiciaire. Selon nos confrères de Libération, elle a été ouverte après une plainte pour « abus de faiblesse, faux, escroquerie et vols ». Une femme multimillionnaire de 91 ans avait désigné, en 2012, l’association diocésaine de Gap comme légataire universelle.

17 millions d’euros. C’est le patrimoine immobilier et financier que détenait Blanche Laurens. Cette femme, sans enfant, destinait son riche patrimoine à sa nièce, Isabelle. C’est cette dernière qui a porté plainte en juillet 2024. 

En 2012, sept mois avant de décéder, la nonagénaire avait désigné le diocèse de Gap comme légataire universelle, dans un testament. Pourtant, selon Libération, deux testaments en 2003 et 2005, attestent que la vieille dame prévoyait simplement un don de 150.000 euros à l’association diocésaine. Association qui devait léguer la moitié du patrimoine à son homologue de Paris.

Une organisation « qu’elle ne fréquentait pas » selon sa nièce. Il s’agissait de permettre l’entretien d’un caveau familial à Ristolas mais aussi de célébrer trois messes par an pour « ceux qui y reposent » confirment nos confrères qui ont pu consulter les documents de l’époque. La nièce, qui s’est confiée au journal y voit « un lavage de cerveau » et des « manipulations » de « professionnels du droit » menés par trois hommes. 

 

La nonagénaire souffrait « d’une démence avec syndrome frontal », depuis 2010

Alors que l’état de santé de Blanche Laurens déclinait dès 2010, souffrant « d’une démence avec syndrome frontal », ils se seraient rapprochés de cette dernière. Le 7 juin 2012, Blanche Laurens aurait ainsi dicté son dernier testament au sein de l’office notarial d’Albert Collet. Une situation ubuesque pour sa nièce, Isabelle, qui précise à Libération que Blanche « avait alors une élocution laborieuse, heurtée avec ses pics d’agressivité, il me parait impossible qu’elle ait pu guider la rédaction d’un tel acte ». 

 

A l’époque, c'est Monseigneur Di Falco qui était l’évêque de Gap et d’Embrun


Quatre mois avant la rédaction du dernier testament de Blanche Laurens, une société civile immobilière de Gap et d’Embrun est immatriculée au tribunal de commerces. Structure détenue à 98% par l’association diocésaine de Gap dont Jean-Michel Di Falco est le président expliquent nos confrères. « Les conseils d’Isabelle Laurens voit dans cette création une manœuvre frauduleuse destinée à la captation de l’héritage de sa tante ».

Suite aux transferts des biens et des liquidités en 2015, la SCI se verra dotée de plus de 18 millions d’euros. Lors de l’inauguration du centre diocésain, Monseigneur Di Falco précisait dans son discours que c’est « grâce à un legs » que tous les travaux avaient pu être réalisés.

 

Une enquête préliminaire ouverte par le Parquet de Paris

Dans un communiqué, suite à l’enquête de Libération, Monseigneur Di Falco indique qu’il n’a jamais rencontré ou connu personnellement la bienfaitrice du legs. « Les biens attribués au diocèse de Gap ont intégré son patrimoine immobilier à l’exception de deux immeubles qui ont été cédés » pour financer la restauration du centre diocésain Pape François à Gap. Il pointe une gestion du legs en toute « transparence et dans le strict respect des obligations légales, fiscales et canoniques ». 


Une enquête préliminaire a été ouverte par le Parquet de Paris, en septembre dernier. Elle est conduite par la brigade de répression de la délinquance astucieuse. 

A. Vallauri