-Hautes-Alpes-
Une réunion conviviale entre chefs d’entreprise… un sujet sérieux sur la sécurité informatique… une blague lancée puis transformée en fausse publication… un post publié « par erreur » selon l'équipe et c’est l’onde de choc sur les réseaux sociaux.
BNI Hautes-Alpes, un réseau de marketing créé en 2017 dans le département, regroupe 18 entrepreneurs bénévoles, autant d’hommes que de femmes. L’objectif est de réaliser du business entre membres et de se recommander auprès de ses clients. Un réseau professionnel qui adopte une méthode américaine et dont « notre force est la répétitivité, nous nous réunissons chaque jeudi », explique le président et directeur consultant, Bertrand Pearon.
Des blagues potaches se transforment en post publié par erreur sur les réseaux sociaux
Le groupe se connait bien, « l’ambiance est très amicale entre nous », poursuit le responsable. Lors d’une réunion fin avril, l’une des membres présente une conférence à venir, concernant la sécurité informatique. Un sujet « sérieux sur l’usurpation des adresses mails professionnelles pour des usages négatifs, en particulier la pornographie », recontextualise Bertrand Pearon.
Dans l’ambiance du moment, certaines blagues potaches fusent, l’un des bénévoles en charge des réseaux sociaux crée alors un post « et sans faire attention le publie sur LinkedIn ».
© Capture d'écran LinkedIn BNI Hautes-Alpes
Une photo avec une femme blonde, en maillot de bains, à genoux sur le sable, bâillonnée et ligotée avec un panneau « Sécurité informatique » planté à côté d’elle.
« C'est une grave erreur, un post honteux, avec un texte choquant qui manquait de contexte », B. Pearon
Une erreur, « grave erreur » selon BNI Hautes-Alpes, « un post honteux, avec un texte choquant qui manquait de contexte », poursuit le président. Il restera quelques heures publié, il n’en faudra pas plus pour que la polémique soit lancée : le site Pépite Sexiste, qui lutte contre le sexisme dans le marketing, s’en empare et le republie avec la légende « Pendant ce temps, chez BNI ».
« J’ai vu les choses m’échapper », explique Bertrand Pearon, alors averti de l’erreur, « je me suis retrouvé avec une usine à gaz, face à des commentaires haineux, de la violence verbale, même des menaces de mort ».
La direction régionale de BNI s’empare aussi du sujet : si le groupe réitère sa confiance à la structure locale, elle lui demande de mettre en place des actions, « nous nous sommes réunis quant à ce sujet pour analyser notre faute ».
Un post d’excuse suit parlant d’une « image mal adaptée et sexiste », une « faute lourde, une grosse erreur honteuse. Nous avons ôté celle-ci, car il est impensable pour notre groupe de gêner, choquer, déranger et pire que tout, véhiculer un sexisme crasse et désuet. Nous devons en assumer les conséquences ».
« On regrette cette grave erreur », conclut Bertrand Pearon, qui ajoute avoir pris contact avec Pépite Sexiste pour s’expliquer, sans réponses, « désormais, il faut se relever et reconstruire notre réputation ».
C. Cava Michard