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Jean-Pierre Farandou à Briançon, pas d'annonces mais une promesse...

Jean-Pierre Farandou à Briançon, pas d'annonces mais une promesse...

TRANSPORT / ... celle d'un désenclavement ferroviaire assuré pour les Jeux Olympiques 2030. L'objectif est chiffré pour le train de nuit Paris-Briançon : 80 % de régularité. Quant au Marseille-Briançon en moins de 4h, il faut attendre les arbitrages de l'État avant l'été

 

-Hautes-Alpes-

C’était une première, tellement attendue dans les Hautes-Alpes. La première fois qu’un PDG de la SNCF se rendait à Briançon. Pour venir, Jean-Pierre Farandou a emprunté le train de nuit et relié la capitale à la Cité Vauban dans le matin.

Au programme de ses échanges avec les élus : la desserte et les infrastructures ferroviaires pour améliorer le trafic des TER et surtout du train de nuit Paris-Briançon, l’une des lignes les moins ponctuelles de France.

 

« Tous les acteurs sont autour de la table, avec tous le même objectif : accélérer, accélérer, accélérer », Arnaud Murgia, maire de Briançon

 

« Accélérer » les trains, accélérer les travaux… en bref, accélérer le désenclavement ferroviaire des Hautes-Alpes.

 

Si l’usager voit rouge, c’est souvent à cause d’un point noir : le Paris-Briançon

Le train de nuit Paris-Briançon reste l’une des pires lignes de France en matière de ponctualité. Seulement 53 % de trains à l’heure l’an dernier, « la bonne nouvelle, c’est que l’État, le ministère des Transports a décidé d’acheter du matériel neuf » avance Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF. Et il promet qu’il arrivera avant 2030 car l’échéance des JO est un objectif, « il y a l’échéance JO où on espère que les travaux de voies seront terminés sur l’ensemble de l’axe notamment autour de Valence. Tout sera prêt avec du matériel neuf. On aura tous les outils de travail pour faire un très bon service ».

Mais en attendant, il faut faire avec l’existant même s’il se voit renforcé. Malgré tout, le numéro 1 de la Société des Chemins de Fer se fixe l’objectif de 80 % de régularité, « c’est la régularité moyenne des TGV en France. C’est un bon objectif, atteignable. Il faut faire encore quelques efforts et introduire de la robustesse dans l’exploitation ». Un défi toutefois car Paris-Briançon, ce sont 800 kilomètres de voies « avec plus de 200 kilomètres de voie unique et des manœuvres en route ».

 

Un Marseille-Briançon en moins de 4 heures, suspendu aux arbitrages de l’État

Pour la ligne TER Marseille-Briançon, la Région ambitionne une liaison en 3h40. La SNCF attend la finalisation du budget accordé par l’État, pour prévoir les travaux. Cela devrait être fait avant l’été, « on a besoin d’une décision rapide car le temps du ferroviaire, c’est du temps long le temps d’organiser les travaux, les études, les autorisations. Je crois que l’on est tout près de la décision à partir de laquelle tout pourra se planifier et s’organiser ».

Et pour remplir l’objectif d’un Marseille-Briançon en moins de 4h, il faudra multiplier les croisements, « l’idéal, ce sont les télécommander. Aura-t-on le temps d’installer toutes les télécommandes ? C’est la signalisation donc des études de sécurité. C’est plus compliqué que de changer des rails ». Mais Jean-Pierre Farandou promet que si toutes les installations n’ont pu être faites avec les Jeux Olympiques, « on passera par des solutions manuelles pour assurer le débit ».

Bien évidemment, l’échéance des JO 2030 est en ligne de mire. Mais l’important pour Chantal Eyméoud, vice-présidente de la Région SUD, c’est de penser à l’après, « on ne pourra pas tout faire en même temps mais l’important est d’arriver à faire en sorte que l’État bloque un maximum de financements pour que l’on ait en héritage cette promesse d’un désenclavement ».

 

"Il faut bien se mettre dans la tête : s'il n'y avait pas les JO, cette réunion n'aurait pas lieu", Joël Giraud, ancien député et ministre

 

La promesse d’un train qui devienne mode de déplacement quotidien, c’était l’ambition inachevée de l’ancien député des Hautes-Alpes, et ministre de la Ruralité, Joël Giraud, souvent qualifié de plus grand défenseur du rail. Pour cette promesse, le message est clair pour lui : on dit merci aux JO, « je crois qu’il faut bien se mettre dans la tête que s’il n’y avait pas ce déclencheur des Jeux Olympiques, je crois qu’aujourd’hui cette réunion n’aurait pas lieu ».

Au final une visite symbolique, car aucune réelle annonce, ni dans les chiffres ni dans le calendrier n’a été fait. Mais l’ambition est là : que les Hautes-Alpes ne soit plus l’oublié des rails.

Le reportage Alpes 1 :

Notez que dès le 19 mai, le cabotage sera rendu possible sur le train de nuit Paris-Briançon. Les usagers entre Veynes et la Cité Vauban pourront l’emprunter pour leur déplacement dans les Hautes-Alpes, ce qui n’était plus rendu possible depuis 2016.

C. Cava Michard / N. Dalbera