- Hautes-Alpes -
Premier conseil départemental, ce mercredi matin, pour Jean-Marie Bernard après sa condamnation. Une première un peu particulière pour le président haut-alpin. Le 14 mars dernier, Jean-Marie Barnard avait été condamné pour détournements de fonds publics, favoritisme et prise illégale d’intérêts par le tribunal correctionnel de Lyon.
La peine décidée alors par les juges lyonnais dans ce dossier complexe : un an de prison avec sursis, 10.000 euros d’amende et une peine d’inéligibilité de trois ans. L’homme du Dévoluy a fait appel de cette décision le jour même, ce qui maintient son innocence en attendant le nouveau jugement.
Au moment de la publication de la décision, Valérie Rossi et Marie-José Allemand, les deux députées des Hautes-Alpes, et plusieurs conseillers départementaux avaient demandé la mise en retrait de la présidence de Jean-Marie Bernard. Sans succès. Pourtant, cela a animé les premières prises de paroles ce mardi matin.
À commencer par le propos introductif du président du département. Une fois les remerciements terminés, le Dévoluard a expliqué pourquoi il avait interjeté appel de cette décision du 14 mars.
« Je me considère innocent et n’avoir rien à me reprocher dans l’affaire. Je m’interroge sur les raisons de ma condamnation alors que la motivation de ce jugement est inexistante et que le tribunal correctionnel de Lyon est incapable de m’en indiquer la teneur. » J.-M. Bernard
Le président a rappelé qu’il demeure innocent malgré "les clapissements" de certains conseillers départementaux. Argumentaire sur lequel ont immédiatement rebondi les élus indépendants de Tallard, Jean-Baptiste Aillaud et Séverine Rambaud.
"Pas un justiciable comme un autre" aux yeux des citoyens
Ces deux élus ne s’étaient pas prononcés au début de la mandature en 2021 pour renouveler jean-Marie Bernard à la présidence en raison des instructions judiciaires en cours, déjà à l’époque sur ce sujet. Les juges ont statué mi-mars. Les conseillers départementaux Séverine Rambaud et Jean-Baptiste Aillaud demandaient la mise en retrait du président du département.
« Ce qui nous préoccupe c’est que s'entrechoque éthique et politique. Il nous faut admettre qu’un élu qui assume des responsabilités publiques demeure un justiciable comme un autre, pouvant de facto contester les décisions de justice qui lui serait défavorable, ce même élu, aux yeux des citoyens lambda, qu’on le veuille ou non, n’est pas totalement un justiciable comme un autre. » J.-B. Aillaud
En réponse aux arguments des élus indépendants, Arnaud Murgia, conseiller départemental et maire de Briançon.
« L’éthique et la responsabilité s’applique à tous. Mais cela va dans les deux sens : le président ne demande pas à avoir plus de droit que les autres, mais il demande à ne pas en avoir moins non plus. » A. Murgia