-Hautes-Alpes-
C’est un évènement ! Quatre couples de gypaètes barbus sont en pleine couvaison dans le massif des Écrins. Deux se trouvent dans les Hautes-Alpes. Une première. Cette espèce, qui avait bien failli disparaitre au début du 20ème siècle, exterminée par l’homme, a été réintroduite, sur l’Arc Alpin, dans les années 1980 à travers un programme d’ampleur internationale.
Des nouvelles couvaisons dans les Écrins très attendues
80 couples sont connus sur tout l’arc alpin. Ils sont entre 250 et 300 individus dans les Alpes françaises et européennes. Dans les écrins, l’espèce n’est présente que depuis la fin de l’année 2017. Un couple s’était installé naturellement. On en compte désormais trois ainsi qu’un trio de gypaètes. Trois reproductions ont eu lieu l’an passé, c’est quatre cette année. Un signal positif.
Pour autant, le gypaète barbu est toujours une espèce menacée souligne Yoann Bunz chargé de mission faune vertébrée au Parc National des Écrins, « c’est une espèce qui se reproduit tard, vers 6-7 ans. Elle fait une reproduction par an avec un poussin. Il y a aussi plusieurs facteurs qui peuvent faire que cette reproduction n’arrive pas à son terme. Si on avait la disparition d’un ou deux adultes parmi les gypaètes présents sur le territoire, cela pourrait très rapidement remettre en question la dynamique de l’espèce. »
Des zones de sensibilité majeure installées
Dans un premier périmètre, pour préserver la tranquillité des animaux, toutes les activités sont interdites entre le 1er novembre et le 31 aout. Dans un périmètre plus élargi, ce sont les activités bruyantes qui sont impossibles.
Deux carnets roses attendus dans les Hautes-Alpes
Sur le massif des Écrins, les pontes sont estimées entre la fin du mois de décembre et le début de cette année. Les premières éclosions pourraient donc avoir lieu dans les jours qui viennent. Deux carnets roses sont espérés dans les Hautes-Alpes. Un dans le secteur de la Chapelle en Valgaudemar et le second, sur la zone du plateau d’Emparis. Une nouveauté cette année
« Cela veut dire que le secteur est particulièrement favorable »
Et notez que l’envol des gypaétons est attendu pour l’été. Après quelques mois, les petits gypaètes connaissent ensuite une phase d’ératisme juvénile, c’est-à-dire de découverte du territoire. Une période où ils partent parfois très loin avant de revenir sur le secteur.