"Il faut avoir des exploitations qui rémunèrent, mais pas des exploitations dans le système de la FNSEA" dénonce S. Jousselme

"Il faut avoir des exploitations qui rémunèrent, mais pas des exploitations dans le système de la FNSEA" dénonce S. Jousselme
© Coordination rurale 05

AGRICULTURE / La tête de liste de la Coordination rurale estime que la diminution du nombre de suicides dans la profession agricole passe par une diminution de la taille des exploitations

 

- Hautes-Alpes -

La santé mentale au cœur de la vie des agriculteurs. Les derniers chiffres sur le suicide chez les agriculteurs datent de 2016. Cette année-là, 529 agriculteurs se sont donné la mort en France. En juillet 2023, la Mutualité Sociale Agricole pointe ce chiffre dans son rapport « charges et produits 2024 ». En 2020, « les consommants de soins du régime agricole de 15 à 64 ans ont un risque de mortalité par suicide supérieur de 30,9 % à celui des assurés tous régimes ». Cette santé mentale, et sa prise en charge, c’est justement un enjeu des prochaines élections à la Chambre d’Agriculture.

 

À partir du 15 janvier et jusqu’au 30 janvier, les agriculteurs, qui se sont mobilisés à plusieurs reprises depuis un an, vont voter pour leurs représentants à la chambre de l’Agriculture

Dans les Hautes-Alpes, parmi les listes candidates, celle de la Coopération rurale. Elle a présenté sa liste, ce jeudi 26 décembre à Montmaur et le sujet du suicide est pris au sérieux par le candidat en tête Serge Jousselme, 57 ans, agriculteur et éleveur porcin dans le Champsaur depuis 1989.

 

« Il faut avoir des exploitations qui rémunèrent, mais pas des exploitations dans le système de la FNSEA. C’est-à-dire énormes, avec des agriculteurs qui font 80, 100 voire 120 heures de travail par semaine. » S. Jousselme

 

La tête de liste estime que lorsqu’on « a rencontré sur son exploitation, des problèmes financiers, des problèmes d’organisation et des problèmes de temps, c’est sûr que c’est à ce moment là que l’on a des problèmes ». Pour remédier à cette pression, la tête de liste estime qu’il faut réduire la taille des exploitations.

 

« Si en plus on a la maitrise financière et qu’on parvient à se dégager du temps, les mauvaises ondes pour en arriver au suicide peuvent facilement disparaître. »S. Jousselme

 

 

 

Pour rappel, lors des dernières élections en 2019, la FNSEA est arrivée en tête à la Chambre d’Agriculture des Hautes-Alpes avec 63% des voix, devant la Confédération paysanne et ses 22,5% et la Coordination rurale et ses 14,3%.

N. Dalbera