- Hautes-Alpes -
Les exploitants de moto-neige en colère ce jeudi dans les rues de Gap. Ils sont descendus des stations, depuis Orcières ou même depuis Montgenèvre, en voiture avec leurs motoneiges sur des remorques. Toute l’après-midi, ils ont mené une opération escargot dans les rues du centre-ville de Gap pour protester contre les actions de la préfecture des Hautes-Alpes. En cause, leurs autorisations d’exploitations qui ne seraient pas renouvelées par les maires sous pression de la préfecture. C’est ce que dénonce le président du syndicat national professionnel quad et motoneige (SNPQM), Christophe Tison.
« C'est comme si vous aviez eu l'autorisation de construire votre maison et que au bout de 20 ou 30 ans on vous disait 'La loi a changé, il faut démolir votre maison' … C'est du jamais vu ! ». C. Tison
Certains exploitants travaillent depuis près de trois décennies sur certaines stations, avec des autorisations basées sur la loi du 3 janvier 1991. Seulement du jour au lendemain, selon le syndicat, certaines stations sont revenues sur ces conventions qui encadrent l’activité de motoneige au détriment des exploitants.
« La préfecture incite les maires à prendre ces dispositions en expliquant la loi d'une manière tronquée » C. Tison
Le syndicat a demandé à plusieurs reprises une discussion avec la préfecture : sans succès. C'est pourquoi l'opération escargot a eu lieu ce jeudi dans les rues de Gap. Pendant cette mobilisation, le syndicat demandait à être reçu par le préfet.
La préfecture regrette la forme prise par les évènements
Dominique Dufour, le préfet, n'a pas reçu de délégation puisque la manifestation n'était pas déclarée. D'autre part, il se réserve le droit de saisir la justice puisque le syndicat "cite nommément des fonctionnaires de l'État en mettant en doute leur probité et leur neutralité". Quant au problème de fond, le préfet rappelle l'article L362-3 du code de l'urbanisme qui réglemente l'utilisation des moto-neiges aux terrains autorisés. "Seules des missions de service public, à des fins de recherche, d'exploitation ou d'entretien des espaces naturels, ou par des propriétaires sur leurs terrains privés (à l'exclusion d'une utilisation à des fins de loisirs), peuvent faire l'objet de dérogation." indique la préfecture qui assure ses services ont fait preuve de pédagogie sur ce sujet ces trois dernières années. Par ailleurs, les services restent mobilisés pour accompagner les communes "dans le nécessaire débat à engager avec les entreprises concernées pour leur permettre de se conformer à la réglementation" ou alors d'inscrire des "unités touristiques nnouvelles dans leur schéma de cohérence territoriale pour créer de véritables circuits conformes à la loi".
N. Dalbera