Hautes-Alpes : la SNCF à pied d'œuvre au tunnel du Villaret, six mois après les intempéries

Hautes-Alpes : la SNCF à pied d'œuvre au tunnel du Villaret, six mois après les intempéries
© Nino Dalbera

TRANSPORT / Une des entrées du tunnel du Villaret à Puy-Sanières est en train d'être consolidée par les ouvriers. La circulation à cet endroit est ralentie depuis cinq mois, mais elle devrait reprendre son allure normale fin juin

 

- Hautes-Alpes -

Six mois après les intempéries de décembre 2023, les Alpes du Sud continuent de panser leurs plaies. Au total, une cinquantaine de communes ont été reconnues en état de catastrophe naturelle : 10 dans les Alpes de Haute-Provence et 44 dans les Hautes-Alpes. Dans le 05, l’axe ferroviaire entre Gap et Briançon est toujours en travaux. Lors de ce week-end du 1er décembre, des éboulements ont eu lieu sur les voies ferrées à plusieurs endroits comme au versant du Villaret à Puy-Sanières. 500m3 étaient alors tombés sur les voies. Des travaux d’urgence ont été menés pour rétablir la circulation au plus vite, chose faite le 6 décembre dernier. Mais depuis début janvier, l’offre de train est limitée sur la ligne qui circule au ralenti dans ce tunnel long de 948 mètres. Les rames doivent aller à 30 km/h dans le sens Briançon Gap. C’est même 10 km/h dans l’autre sens. À bord du train, le temps peut paraître très long. C’est même trop long pour Sylvie qui habite Embrun et travaille à Gap.

 

"Si c'est 35 minutes, c'est très bien. Si c'est presqu'une heure, comme maintenant, ça ne le fait plus. En ce moment je mets presque 3 h pour aller travailler, contre 1h30 avant," Sylvie

 

Ce rallongement du temps de parcours s'additionne à une baisse de l'offre de train. 68 rames par semaine en ce moment contre presque une centaine en temps normal. Une baisse due à des travaux difficiles à mener explique Karim Touati, directeur territorial de SNCF réseau. "La logistique est à elle seule un chantier" expose le directeur territorial.

 

"Il faut pouvoir travailler au rappel avec des engins qui pèsent plusieurs tonnes. Des matériaux et du matériel ont même été livrés par hélicoptère." K. Touati

 

 

Un sol très difficile à travailler

La zone des travaux se situe au bout d'une piste sinueuse. Sur place, la terre éboulée est encore bien visible. Une terre noire avec des propriétés difficiles à travailler rappelle l'ingénieur Vincent Bariau.

"Quand le sol est sec, il fait beaucoup de poussière. Dès qu'il pleut il se liquéfie totalement. À chaque fois qu'il a plu cela a glissé..." V. Bariau

 

 

Pour sécuriser les lieux de ces éboulements incessants, une dizaine d’ouvriers s’affaire à enfoncer des tiges dans le sol : environ 750 selon Laurent Canepa, directeur d’établissement SNCF réseau.

 

"Cette tige va chercher un point dur dans la roche et la perfore. Avec un coulis de béton, on scelle la tige et la roche. Par endroit 3 mètres de tige suffisent mais ici on atteint jusqu'à 9 mètres." L. Canepa

 

Toutes ces tiges vont servir à tenir un grillage plaqué souple, chargé de retenir la moindre pierre qui pourrait tomber sur les rails. Il sera totalement installé à la fin du mois de juin pour un coût de 3 millions d’euros. Les opérations se déroulent pour l’instant dans les temps. La SNCF souhaitait une ligne sécurisée pour les Jeux Olympiques dont quelques épreuves de voile se déroulent à Marseille en juillet prochain.

N. Dalbera