- Hautes-Alpes -
Qui va s’occuper de la production et de la distribution de l’eau gapençaise après le 31 décembre 2024 ? Le contrat de délégation du service public prend fin à cette date. La ville de Gap doit faire son choix les 10 ans à venir. Depuis plusieurs décennies, Veolia s’en occupe dans le cadre d’une délégation de service public. Mais d’un côté, il y a le collectif eau citoyenne gapençaise qui rassemble plusieurs associations et partis politiques. Ce collectif aimerait que cette production et cette distribution de l’eau soit attribué à une régie citoyenne. Lors du conseil municipal du 8 décembre dernier, une étude approfondie sur ce mode de gestion a été demandé par la mairie au Bureau d’études Eysseric environnement (B3E). Dans son rapport, B3E a disqualifié la régie et prône la poursuite de la délégation de service public. Le sérieux de l’étude est remis en cause par François Beaurepaire, membre du collectif de l’eau citoyenne gapençaise.
"Le rapport fait une trentaine de pages : il y a 17 pages de copier-coller sur des choix juridiques, qui sont là pour noyer le lecteur. Les critères de choix prennent cinq pages sur les 30 et sur le critère essentiel retenu par Roger Didier, qui était le coût pour les gapençais, il y a une demie page, sans aucun chiffre avec des généralités." F. Beaurepaire, membre du collectif de l’eau citoyenne gapençaise
Un des exemples des généralités que l’on retrouve celle concernant les économies d’échelle. En tant qu’ancien prof d’économie gestion, François Beaurepaire estime que Veolia ne réalise pas d’économies d’échelle en raison de sa taille.
"Par contre des petites régies comme Embrun, montre qu’il y a des économies d’échelle parce qu’il y a une gestion bien adaptée au terrain" F. Beaurepaire, membre du collectif de l’eau citoyenne gapençaise" F. Beaurepaire, membre du collectif de l’eau citoyenne gapençaise
Le collectif prend appui sur Embrun qui a choisi en 2007 un modèle en régie. Là-bas, le prix de l’eau a diminué par deux fois en 2008 et en 2014. Cela permet à chaque foyer d’économiser en moyenne 300€ par an.
Le prix du mètre cube, le facteur clé
Le prix de l’eau au mètre cube, c’est aussi ce qui va déterminer le choix de la mairie de Gap. Mais l’eau gapençaise est déjà très compétitive, selon Jean-Pierre Martin en charge de l’eau potable au niveau de l’agglomération.
"Quand on a un prix bas, et c’est le cas de la ville de gap, parce qu’avec 1,38 euros, on est vraiment compétitif sur ce prix-là, il y a très peu de possibilité de faire baisser le prix quel que soit le modèle de gestion." Jean-Pierre Martin, adjoint au maire de Gap responsable de l'eau potable
Jean-Pierre Martin indique qu’en France la moyenne pour le prix au mètre cube est comprise entre 2,5 et 3,5€. "Si on avait un prix à quatre euros le mètre cube bien évidemment qu’on pourrait le faire baisser" Le responsable de l’eau potable insiste également sur un autre point : "Il ne faut pas dire qu’on se tourne systématiquement vers une délégation de service public"
"Il y aura quel que soit le nombre de candidats qui répondent, une étude complémentaire et une comparaison avec la régie." Jean-Pierre Martin, adjoint au maire de Gap responsable de l'eau potable
Le responsable se défend de faire toute politique sur la gestion de l’eau et d’avoir des idées préconçues. "On fera ce qui est le mieux pour nos gapençais et nos gapençaises sans leur imposer quelque chose comme peuvent l’imaginer un petit peu notre opposition." Délégation ou régie, le choix n’est donc pas encore fait.
N. Dalbera