Hautes-Alpes : une plateforme de compostage pourrait voir le jour sur le site des Cristayes de Gap

Hautes-Alpes : une plateforme de compostage pourrait voir le jour sur le site des Cristayes de Gap

POLITIQUE / Le projet d’achat du terrain avait fait couler beaucoup d’encre. Cette plateforme traiterait à la fois les boues des stations d’épuration de la Communauté d’Agglomération de Gap Tallard Durance mais aussi les biodéchets

 

- Hautes-Alpes -

C’est un dossier qui a d’ores et déjà fait couler beaucoup d’encre. Le projet d’acquisition d’un terrain de 67 hectares aux Cristayes par la commune de Gap interroge l’opposition mais aussi des mouvements citoyens comme Terre de Liens. Alors qu’un contrôle de légalité avait été déposé le 4 octobre dernier, il s’est donc conclu ce lundi, au terme des deux mois.

 

Une plateforme de compostage en projet
Elle traiterait à la fois les boues des stations d’épuration de la Communauté d’Agglomération de Gap Tallard Durance mais aussi les biodéchets. Une plateforme qui permettrait, pour le maire de Gap et Président de l’Agglo, Roger Didier, d’éviter les coûts de transports tout en valorisant ces déchets grâce à un traitement thermophile. Roger Didier y voit un système gagnant-gagnant, « nous aurons l’obtention d’un compost hygiénisé, désodorisé et normé. Le fait qu’il soit normé permettra notamment aux agriculteurs d’épandre ce compost ».

 

 

De 4 à 5.5 millions d’euros d’investissement

Cette plateforme de compostage représenterait un investissement de 4 millions à 5.5 millions d’euros avec un emprunt « a minima sur 30 ans » pour une mise en service prévue en 2027. « Un pari sur l’avenir » selon Roger Didier qui n’endommagerait pas selon lui « le potentiel agricole du site ». Pour cette plateforme de compostage, deux hectares de terres agricoles et deux hectares de lande pourraient être utilisés.

 

Si la plateforme utilise au maximum 4 hectares de terrain, pourquoi une acquisition de 67 hectares ?

« Dans la négociation, il fallait tout prendre ou sinon ça ne pouvait pas se faire. Donc nous avons tout pris, mais on n’endommage rien », souligne sur Alpes 1 Roger Didier. Quant à la question du coût d’achat du terrain pour 2,1 millions d’euros, soit 500.000 euros plus cher que les estimations de France Domaines, Roger Didier balaye d’un revers de main les critiques de l’opposition, « quand un terrain agricole, un terrain d’arbres est évalué, il est évident que le tarif d’achat peut choquer. Par contre, quand ce terrain porte un nouvel actif économique comme celui que le terrain de Cristayes va porter, l’anticipation, en termes de prix, était nécessaire pour pouvoir l’acquérir ».

 

Le tribunal administratif saisi

Notez que les groupes « Gap Autrement » et « Territoires, écologie et solidarité » ont saisi ce lundi le tribunal administratif. Ils remettent en cause la sincérité de la délibération présentée le 29 septembre dernier lors du conseil municipal, où le motif d’acquisition de ce terrain était alors inconnu, et le prix d’achat surestimé par rapport à France Domaines.

Le reportage d'Aurore Vallauri : 

 

A. Vallauri