Haute-Provence : les maisons de santé pluriprofessionnelles, des structures à développer

Haute-Provence : les maisons de santé pluriprofessionnelles, des structures à développer

SANTÉ / En visite ce lundi à Sisteron, la ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé Agnès Firmin Le Bodo a annoncé un plan de 45 millions d’euros sur trois ans pour disposer de 4.000 maisons de santé pluriprofessionnelles d’ici la fin 2027 en France

 

 - Alpes de Haute-Provence -

 

Les maisons de santé pluriprofessionnelles, une forme d’exercice de soins à encourager. Une véritable volonté politique du Gouvernement qui a fait de la santé et notamment de l’accès aux soins, l’une des priorités du quinquennat. Pour se faire, il faut proposer des réponses concrètes et les maisons de santé pluriprofessionnelles en sont une. Des MSP qui doivent être développées à travers un plan présenté par la ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé Agnès Firmin Le Bodo, ce lundi matin, à l’occasion de l’inauguration de la maison de santé de Sisteron ouverte depuis janvier dernier. 

 

45 millions d'euros sur 3 ans pour 4.000 MSP d'ici fin 2027

Comme lors de la visite de la ministre de la Ruralité Dominique Faure dans les Hautes-Alpes fin mai et tous les autres déplacements gouvernementaux depuis la promulgation de la réforme des retraites par le Président de La République, Agnès Firmin Le Bodo a été accueillie ce lundi matin aux sons des casserolades d’une trentaine de militants de la CGT. Une fois le ruban découpé en catimini, c’est au calme de la cour de l’Hôpital de Sisteron où la maison de santé a pris ses quartiers dans l’ancienne maternité désaffectée, que la ministre a annoncé son plan de 45 millions d’euros sur trois ans avec un objectif clair : disposer de 4.000 maisons de santé pluriprofessionnelles d’ici la fin 2027, soit 400 par an car on en dénombre aujourd’hui 2.251 en France. L’État s’engage donc financièrement aux côtés des porteurs de projets, collectivités ou professionnels de santé, pour les MSP de demain.

 

« On ne souhaite plus que des projets ne voient plus le jour pour des défauts d’ingénierie », Agnès Firmin Le Bodo

 

Ce plan conçu en partant du terrain grâce aux relais de l’ARS et même de la CPAM doit donc permettre d’aller plus vite. Créer de nouvelles structures pour lutter contre les déserts médicaux qui représentent 87% de l’Hexagone. Avec cinq médecins au sein de cette maison de santé de 450 m² qui a coûté plus d’un million d’euros, Sisteron est relativement préservée par ce fléau. Un exemple donc à suivre et cette nouvelle enveloppe doit permettre de lancer un élan dans ce sens. « On est ravi car on ne peut plus travailler en silo, chacun à l’hôpital ou dans ses cabinets. Ces maisons de santé doivent ainsi créer des ponts et des liens », insiste Emmanuelle Sarlon, présidente de la Commission Médicale Établissement du CHICAS de Gap et Sisteron.

 

 

Les maisons de santé semblent donc faire consensus pour offrir une prise en charge globale des patients à travers un travail collaboratif des professionnels de santé. Il est également important pour Agnès Firmin Le Bodo de rendre cette forme d’exercice attractif pour les médecins de demain. « Dans le cadre des services sanitaires, 47.000 étudiants par an qui le font, il faut leur permettre d’aller dans ces maisons de santé qui doivent aussi accueillir des internes avec au moins un médecin maitre de stage », explique cette pharmacienne de formation. Alors qu’un autre plan doit être présenté la semaine prochaine autour des « médicobus » et le « aller vers », Agnès Firmin Le Bodo mise également sur les assistants médicaux financés à hauteur de 15% par l’État. Une manière pour les professionnels de santé de se dégager du temps et gagner jusqu’à deux consultations par jour. Notez que si la barre des 4.000 MSP est atteinte, cela représentera alors 250.000 patients de plus qui pourront consulter un médecin.

 

L'importance des CPTS mise en exergue

Outre le développement des maisons de santé, la ministre a profité de cette inauguration pour rappeler l’importance des Communautés Professionnelles Territoriales de Santé alors que le Sisteronais n’en est pas doté d’une. Un exercice coordonné de la santé qui doit notamment rendre possible les services d’accès aux soins, des créneaux de médecins disponibles à la régulation afin d’éviter la fameuse bobologie aux urgences.

Le reportage de Christophe Lourenço :

 

C.Lourenço