Haute-Provence : suppression d'emplois à Sanofi , "que comptez-vous faire pour contrôler l'utilisation des fonds publics par le groupe ?"

Haute-Provence : suppression d'emplois à Sanofi , "que comptez-vous faire pour contrôler l'utilisation des fonds publics par le groupe ?"

POLITIQUE / Alors que 65 emplois doivent être supprimés sur le site pharmaceutique sisteronais d'ici 2025, Léo Walter, député NUPES, a interpellé le gouvernement ce mardi

 

- Alpes de Haute-Provence - 

 

Le dossier de Sanofi Sisteron, sur les bancs de l’Assemblée Nationale. Le groupe pharmaceutique a annoncé, en avril dernier, supprimer 65 postes à Sisteron d’ici 2025. Il s’agirait de départs à la retraite non remplacés. Une suppression qui s’accompagnera de la fermeture de l’atelier 207, le plus ancien de l’usine, qui serait rasé. Sanofi avance une sous-activité dans certains bâtiments qui l’oblige à concentrer l’activité sur moins d’ateliers pour une meilleure compétitivité. D’autre part, le groupe pharmaceutique travaille à la mise en place d’une plateforme technologique chimie en France entre trois sites : Sisteron et ceux d’Aramon dans le Gard et de Mourenx dans les Pyrénées-Atlantiques.

 

« La rentabilité pour Sanofi, ce n’est pas l’intérêt des patients mais la garantie de marges », Léo Walter

 

Une réorganisation à la française qui laisse perplexe Léo Walter. Le député NUPES des Alpes de Haute-Provence a interpellé ce mercredi les ministres de l’Industrie et de la Santé, « la rentabilité pour Sanofi, ce n’est pas l’intérêt des patients mais la garantie de faire plus de 30 % de marges sinon on vend ». Le parlementaire met en parallèle les « plus de 1,5 milliard d’euros » d’argent public que Sanofi aurait reçu sous forme de CICE ou Crédit Impôt Recherche ces 15 dernières années « dans le même  temps, l’entreprise supprimait 7.700 postes, fermait 16 sites en France et versait plus de 30 milliards d’euros de dividendes à ses actionnaires ». Une question multiple posée par l’élu bas-alpin au gouvernement, « que comptez-vous faire pour empêcher Sanofi de détruire des emplois, pour assurer la souveraineté thérapeutique française, pour rappeler à Sanofi ses obligations de production et de détention de stock minimum de médicaments, pour contrôler l’utilisation des fonds publics par Sanofi et les autres et pour mettre en place un pôle public du médicament ? ».

 

Des « incantations » pour le ministre de l’Industrie

Réponse dans la foulée de Roland Lescure, « ce sont des incantations. Innover suppose aussi parfois fermer des installations obsolètes. L’atelier en question date de plus de 50 ans. Quant aux emplois, ils seront supprimés sur la base du volontariat avec une procédure de reclassement. Nous nous assurerons que Sanofi remplisse ses engagements ».

 

 

 

C. Cava Michard