- Alpes de Haute-Provence -
Régulation la journée, fermeture la nuit… la situation des urgences de Manosque ne s’améliore pas. Confronté à un manque d’effectif médical, le centre hospitalier réorganise depuis le début du mois d’avril l’accueil du public aux urgences. C’est donc une régulation attendue la journée dès ce samedi et pendant 10 jours et une fermeture pure et simple la nuit de 18h30 à 8h30.
La loi RIST décourage les intérimaires
Les urgences de Manosque… toujours 16 postes sont nécessaires pour les faire fonctionner 24h/24, 7j/7. Si des médecins intérimaires venaient combler le tableau des effectifs, désormais, ils ne tapent plus à la porte. La raison : la mise en place de la loi RIST le 1er avril. Elle limite la rémunération des médecins intérimaires à 1.390 euros bruts pour une garde de 24 heures, alors qu’ils se faisaient parfois payer à prix d’or, jusqu’à 4.000 euros par jour dans une surenchère entre hôpitaux. « Elle ne complique pas tout, mais met à jour des systèmes dérivants, des surenchères entre établissements pour avoir des intérimaires. Un certain nombre a accepté de signer des contrats à Manosque, c’est pour cela que l’on a pu ouvrir la journée », explique Franck Pouilly, directeur du GHT des Alpes de Haute-Provence et de l’hôpital de Manosque.
Le niveau 1 des urgences renvoyé vers les médecins de ville
Les urgences restent donc ouvertes la journée, avec toutefois une régulation dès ce samedi et jusqu’au 25 avril : les patients seront accueillis par un infirmier organisateur de l’accueil, sous couvert d’un médecin, qui indiquera s’ils relèvent des urgences ou plutôt de la médecine de ville. « Sur 90 patients, une vingtaine relèvent de la médecine de ville », précise le directeur.
Un système de régulation qui a déjà été mis en place durant la première quinzaine d’avril, mais difficile d’estimer si les urgences sont désengorgées car les habitudes sont bien installées, « les urgences ont eu l’habitude de prendre les patients quand ils arrivent. Nous avons une classification sur 5 niveaux, le 5ème étant les polytraumatisés et le 1er la consultation qui doit aller vers la ville ». C’est ce premier niveau qui sera donc réorienté, malgré le fait que les patients mettent souvent en avant la désertification médicale et la difficulté d’accéder à un médecin.
Pour le mois de mai, des signaux positifs sont attendus avec des praticiens, soit de retour de l’étranger, soit en discussion de leurs contrats. Pendant cette régulation, l’accueil des femmes enceinte reste maintenu. Les urgences seront par contre fermées la nuit dès ce samedi jusqu’au 30 avril inclus de 18h30 à 8h30.
C. Cava Michard