- Alpes de Haute-Provence -
À l’occasion de la journée internationale des droits de la femme, Coralie et Philippe Magoni présentaient leur projet « Parler pour renaître » à la Fondation Carzou de Manosque. Père et fille se sont engagés sur ce travail en novembre 2019 pour aboutir à des portraits d’une grande élégance de 10 femmes victimes de violences conjugales. Poignant et porteur d’un beau message d’espoir, ce film a pour objectif de raconter, mais aussi et surtout sensibiliser les gens à cette réalité.
Un projet né autour d'un fait divers dramatique
Le projet est né en novembre 2019. Peu de temps avant, Coralie, en formation d’éducatrice spécialisée, est choquée par un fait divers lu dans la presse niçoise et traitant d’une femme victime de violence conjugale, battue à mort. Elle en parle à son père, photographe et ensemble ils décident d’agir. Ils se lancent donc dans la réalisation de portraits photographiques accompagnés de témoignages vidéo de 10 femmes victimes de violences conjugales. Pour mener à bien le projet, Philippe Magoni s’est rapproché des associations telles que SOS Femmes 13 ou CIDFF 04 afin de trouver des femmes volontaires pour partager leur lourde expérience.
« Participer à ce projet, c’est se sentir moins seule et se dire il y a un projet… »
Luciel, l’une des femmes témoins accepte de partager son histoire. Une histoire faite de violences, de coups, de viols, de dénigrement de sa personne par un homme « pervers narcissique ». Malgré de nombreuses plaintes, des témoignages, des preuves… l’affaire reste classée sans suite et Luciel ne parvient pas à obtenir gain de cause. C’est aussi l’une des raisons qui l’ont poussé à participer à ce projet et à témoigner de son histoire. « Participer à ce projet, c’est se sentir moins seule et se dire il y a un projet… pour les autres. Moi ce qui m’intéresse, c’est que ça va aider les autres ».
Philippe Magoni et sa fille Coralie n’avaient pas prévu l’engouement pour leur vidéo dès son inauguration en ce lundi 8 mars. Une belle surprise « mais il faut aller doucement, avoir l’accord de toutes les femmes pour une diffusion plus large », précise le réalisateur. Pour l’heure, l’exposition ne peut pas être ouverte au grand public comme ils le souhaiteraient. En revanche, elle va servir de support de formation et de sensibilisation à des associations, des médecins, des professionnels en lien avec cette cause. « Six ateliers sont déjà prévus entre le 8 et le 27 mars ainsi que quelques ateliers en extérieur avec la ville ou la police », explique Phillipe Magoni.
M.Mathieu