- Alpes de Haute-Provence -
Le schéma est souvent le même pour les maires sortants candidats à leur réélection. Ils doivent défendre coûte que coûte leur bilan face à leurs adversaires qui ne se font pas prier pour relever tous les points négatifs. C'est le cas à Digne les Bains. Patricia Granet-Brunello, maire de la capitale bas-alpine depuis 2014, se félicite d’avoir réduit la dette de la ville de 25% pour passer à 1.800 euros par habitant. Un chiffre encore élevé que la tête de liste sans étiquette « Ambitions pour Digne-les-Bains » compte bien ramener à 1.300 euros si les électeurs lui renouvellent sa confiance. « Malgré ces efforts de gestion considérables, nous avons dans le même temps réussi à investir 32,6 millions d’euros dans des projets structurant pour la ville, sans toucher aux impôts locaux », indique Patricia Granet-Brunello.
2.000 habitants en moins en dix ans
Un enthousiasme qu’est loin de partager Marie-Anne Baudoui, à la tête de la liste Debout la France, soutenue par le Rassemblement National « Les Dignois d’abord ». La conseillère municipale d’opposition estime que les impôts fonciers ont progressé en moyenne de 110 euros depuis que Patricia Granet-Brunello a pris ses fonctions à la mairie. L’élue met donc l’accent sur la baisse des impôts locaux. Une mesure qui doit s’accompagner d’une hausse la population. La commune a perdu près de 2.000 habitants en dix ans et commence tout juste à en regagner, avec 17.329 habitants recensés en début d’année. Autre point majeur du programme de Marie-Anne Baudoui : la sécurité publique. La mère de famille, dentiste de profession, souhaite installer de nouvelles caméras de vidéosurveillance avec la création d’un centre de surveillance en temps réel.
La vidéosurveillance que l’on retrouve également dans le programme « d’Ensemble pour Digne-les-Bains », liste « ni de droite ni de gauche » selon les mots de son numéro 1, Richard Valla. Le médecin généraliste donne aussi la part belle à l’écologie. Il souhaite sensibiliser la population aux enjeux environnementaux dans une « politique d’accompagnement non-répressive ». Cela passerait notamment par l’organisation régulière d’interventions éco-responsables dans les écoles et le renouvellement du parc automobile municipal au profit de véhicules propres.
Une campagne très verte
Sans surprise, la transition écologique est un thème central de cette campagne dignoise. Thème que l’on retrouve chez tous les candidats, en particulier sur la liste de gauche « Digne d’avenir » menée par France Gally. La professeure de 56 ans souhaite donner plus d’importance au commerce de proximité et aux producteurs locaux, pour une alimentation saine et durable. France Gally aimerait par ailleurs conduire Digne vers l’autonomie énergétique avec entre autres, l’installation de panneaux solaires sur les bâtiments communaux.
Enfin la cinquième liste du scrutin « Terre Dignoise – devoir d’agir » portée par Gilles Chalvet donne la priorité au désenclavement de la ville et à la question de l’emploi. Près de 10% de la population active dignoise est au chômage, un taux supérieur à la moyenne nationale. Des questions économiques liées à celle des transports. Le médecin hospitalier souhaite défendre un projet de tram à hydrogène entre la capitale bas-alpine et Château-Arnoux pour se connecter à l’axe Marseille-Grenoble.
H. Sarracanie