Alpes de Haute-Provence : le FN contre la venue de migrants dans le département écrit aux maires

POLITIQUE / L’État veut voir le camp de Calais être réparti sur l’ensemble du territoire français, une proposition que refuse le FN dans le département, appelant les maires à la responsabilité face au danger que cela pourrait représenter.

 

-Alpes de Haute-Provence-

Avant fin 2016, les préfets de France devront avoir trouvé 12.000 places d'hébergement pour les personnes censées être évacuées. C’est en tout cas ce que semble affirmer une note envoyée aux préfets pour pourvoir à l'hébergement de ces milliers de réfugiés et de migrants qui s'entassent dans le camp de Calais. « Afin d'accueillir les migrants de Calais et de la plaque parisienne, le schéma de mobilisation de places d'hébergement sur l'ensemble du territoire a été validé », indique ce « relevé de conclusions » daté du 1er septembre. Il fixe donc des « orientations » qui « valent instructions ».

De son côté le président de Région (LR), Christian Estrosi, s’est dit ce matin opposé « à la création de micro jungles de Calais. » Un choix soutenu par le FN des Alpes de Haute-Provence, appuyé par une  lettre ouverte à tous les maires du département ce matin. « Christian Estrosi évoque un risque sur lequel nous sommes très vigilant, preuve que le consensus et le bon sens doivent sortir vainqueur sur ce sujet de société qui peut impacter durablement notre quotidien si nous laissons faire », affirme le FN dans le département.

 

« Pas de mini jungle de Calais dans les Alpes de Haute-Provence »

Jeannine Douzon, conseillère régionale et secrétaire départementale du FN 04, annonce dans sa lettre qu’ « à ce rythme, l’enfer des habitants et des commerçants de Calais sera bientôt le nôtre à Digne-les-Bains, Manosque, Forcalquier, Sisteron, Malijai, etc. Nos communes rurales devront bientôt supporter leur mini Jungle de Calais ».

Compatir ? « Oui », mais pour l’élue à la région, accepter cet accueil serait aussi le symbole de « dire que nous avons les moyens de leur offrir un avenir meilleur. Dans le contexte économique et social actuel, c’est encourager un véritable appel d’air, c’est entretenir un mensonge dangereux pour eux comme pour nous. » Un contexte que définit le FN à travers selon lui, le cas de nombreux Bas-Alpins « qui font déjà face à une grande pauvreté et à une grande précarité, vivant parfois avec moins de 300 euros par mois. »

 

« Votre commune a-t-elle la vocation et les moyens d’accueillir des centaines de personnes ? »

Jeannine Douzon rappelle que les maires « n’ont aucune obligation d’accueillir des clandestins sur leur commune. » Demandant également aux maires de « s’opposer fermement à cet accueil de migrants (…) dont les effets seront néfastes à long terme pour l’avenir de notre département. » Une demande, qui si elle n’était pas entendue, mettrait les maires devant leurs propres responsabilités : « Serez-vous complice de la cohabitation forcée entre les habitants de votre commune et des immigrés clandestins dont certains commettent régulièrement des agressions contre les habitants, les touristes et les forces de l'ordre ? Est-ce l’avenir que vous souhaitez offrir à vos administrés et leurs enfants ? »