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Alpes de Haute-Provence : Digne atteint les 30% de fuites réglementaires

ENVIRONNEMENT / Épinglée il y a un an par 60 millions de consommateurs, pour un taux de fuite de 53,73%, Digne-les-Bains rattrape son retard.

Alpes de Haute-Provence - Il y a un an, 60 millions de consommateurs publiait un rapport accablant pour Digne-les-Bains. Le magazine classait la ville préfecture comme plus mauvais élève de France, avec un taux de fuite sur son réseau d’eau potable de 53,73%, bien au-dessus des 30,70% autorisés par la loi. Mais, en un an seulement, ce taux de fuite est passé sous la barre des 30%. C’est ce qu’assure la Régie Dignoise des Eaux, qui investit 3 millions d’euros dans la modernisation de son réseau. 


Des compteurs pour surveiller chaque jour d'où viennent les fuites

Pour gérer les 164 km de conduites d’eau potable, les 107 km de conduites d’assainissement et les 6.000 branchements connectés aux 11.000 abonnés, la gestion de l’eau est passée en Régie en 2009 à Digne-les-Bains. « Au passage en Régie, on a complétement changé la logique de fonctionnement. On est passé d’une logique de réparations, à une logique patrimoniale. Bien sûr, on répare pour remettre le service, mais on renouvèle tous les ouvrages qui ne fonctionnent plus. » Christophe Bouchot est le directeur de cette Régie Dignoise des Eaux, qui a lancé un plan d’actions en 2012. « En 2013, on a posé une quarantaine de compteurs. Ils nous apportent des données tous les jours, tous les matins. Ce qui nous permet de voir quels sont les secteurs sur lesquels une fuite s’est déclarée ou est toujours en cours », explique-t-il sur Alpes 1.


« Aujourd’hui, on est à 30%. L’objectif final, c’est 15% de fuites et il nous faudra encore une dizaine d’années pour y arriver. »

Lutter contre les fuites, un enjeu pour pérenniser le réseau en état, mais aussi un enjeu de développement durable. Depuis septembre 2013 et jusqu’en 2016, 3 millions d’euros seront investis en travaux. « Dès aujourd’hui, nous avons fait une première tranche, qui a été terminée. Elle consistait à supprimer une conduite obsolète. Nous avons démarré, en janvier cette année, une deuxième tranche qui consiste à renouveler cette conduite. Un second appel d’offres a été lancé, pour des travaux qui vont démarrer en septembre. » Des réparations qui ont permis de passer de 53,73 % à près de 30% de fuites sur le réseau. « Nos travaux produisent leurs effets depuis septembre 2014. Depuis, on a 40% d’économies d’eau, par rapport aux moyennes des années précédentes. C’est énorme et cela représente, sur l’année 2015, une économie prévisionnelle d’un million de mètre cube », se félicite Christophe Bouchot.


Objectif final : 15 % de fuite

Mais la rénovation ne s’arrête pas là. La Régie Dignoise des Eaux veut se concentrer sur les réseaux installés sous la ville, pour réduire encore le taux de fuite, pour atteindre un rendement légal de 70% à l’horizon 2015. « Oui, effectivement, ce résultat sera atteint. On sera à 70% de rendement en 2015. C’est une première étape, puisqu’il nous faudra poursuivre nos efforts, pour réduire encore de moitié nos fuites. Aujourd’hui, on est à 30%. L’objectif final, c’est 15% de fuites et il nous faudra encore une dizaine d’années pour y arriver. »

Épinglée en 2014, la ville de Digne-les-Bains a donc décidé de rattraper son retard. Seule ombre, peut-être, pour les usagers : le prix de l’eau qui n’a pas évolué. Un prix à 4,20€ en moyenne le mètre cube, qui n’a pas augmenté avec les travaux entrepris, ni diminué suite à la résorption des fuites.