Alpes de Haute-Provence : la police veut casser les préjugés à Digne

SOCIETE / La police de Digne-les-Bains a proposé à six volontaires de devenir policier d’un jour

Alpes de Haute-Provence - La police veut se rapprocher de sa population et casser les préjugés. Le commissariat de Digne-les-Bains a donc lancé l’opération « Policier d’un jour ». Durant deux jours, deux groupes de trois volontaires issus de la société civile ont troqué leur casquette de commerçant, retraité, fonctionnaire, salarié ou artisan pour devenir policier. « C’est important que les gens de l’extérieur comprennent ce qu’est le métier de policier. Tout à l’heure, il y a une policière d’un jour qui était surprise de voir que les policiers intervenaient dans autant de domaines », nous a confié le commissaire divisionnaire Alain Miller, directeur départemental de la sécurité publique.

Une journée qui a débuté à 8h30 précises, aux-côtés de l’Etat-Major. Les policiers d’un jour ont assisté à la réunion de commandement, rendez-vous quotidien et nécessaire pour débriefer hier et prévoir aujourd’hui. Un point journalier sur les affaires en cours et l’activité du commissariat, notifiée systématiquement dans la Main Courante. « On imagine pas qu’il y a autant de choses à gérer », s’étonne Sylvain Massaudi, surveillant de lycée. Il est venu comprendre le fonctionnement de la police, avec laquelle il est souvent en relation dans le cadre de sa profession. Et c’est bien l’objectif de cette journée : rapprocher la population de sa police, travailler ensemble et comprendre que la police est partout à la fois, sans pouvoir pour autant se démultiplier : « Dans le dictionnaire des idées reçues de Flaubert, on disait déjà ‘La Police : a toujours tort’. Et puis, vous le savez, la police n’est jamais là quand on en a besoin, mais que fait la police. Et puis, il y a la police telle qu’elle est aujourd’hui, avec beaucoup de technicité, des gens qui bossent 24h/24, qui montrent beaucoup de dévouement », explique Alain Miller.

Le commissaire divisionnaire souhaite redorer l’image d’une police, bien trop souvent attaquée à tort, selon lui. Les policiers d’un jour se sont donc totalement immiscés dans le travail des forces de l’ordre. Après la réunion de commandement, direction les auditions, les interpellations, les contrôles routiers et les patrouilles dans les rues de Digne-les-Bains. Parmi les policiers d’un jour, Jean Morena, le président de l’association des commerçants de Digne : « On a tous des métiers à risques. On sait que les débitants de tabac sont prêts à être agressés aujourd’hui. C’est vrai qu’on est très contents d’avoir un rapport de proximité avec la police. » Mieux connaitre ceux qui les protègent, l’objectif premier. Le deuxième, pour certains, une prochaine vocation. « Pourquoi pas. J’ai passé l’âge pour le concours, mais pourquoi pas réserviste », a lancé Sylvain Massaudi, aux termes d’une journée qu’il juge passionnante.