L’hôpital de Digne qui se met en grève ce vendredi à midi. En cause, le prochain budget de l’hôpital, fortement endetté. 29 suppressions d’emplois, dont une vingtaine de soignants sont prévu dans cet établissement de 900 personnes. La CGT appelle à la mobilisation pour “bloquer la casse des établissements bas-alpins" et demande à la direction, du Groupement Hospitalier de territoire 04, de revoir la copie.
Anne Laure Reynaud, infirmière et secrétaire du syndicat CGT de l’hôpital est bien consciente de l'endettement de son établissement qui l'empêche d'investir. "On est encore un hôpital à taille humaine, mais avec ces suppressions de postes, on va avoir moins de temps à consacrer à chaque patient" détaille la secrétaire syndicale avec de possibles pertes de chances pour les patients en cas d'urgences simultanées.
"Ce qui est dérangeant c'est qu'on nous présente un plan de suppression de postes sans réflexion sur l'organisation du travail. La direction ne vient pas voir les services et ne sait pas comment les soignants travaillent" A.-L. Reynaud
La secrétaire syndicale estime que avant de prendre la décision de supprimer des postes, la direction aurait dû savoir comment réorganiser le travail dans les services impactés. Elle déplore que les précédents plans n'aient pas porté leurs fruits pour désendetter l'établissement de soins. "Dire que l'hôpital doit être rentable, cela me dérange" estime Anne-Laure Reynaud.
Un sujet évoqué à l'Assemblée nationale
Le député de la circonscription, Christian Girard du Rassemblement National, a évoqué directement la situation de l'hôpital dignois dans l'hémicycle national. "L'hôpital dignois vit des heures très sombres avec 29 emplois menacés pour réduire la dette : la santé est sacrifiée. Faudra-t-il lancer des cagnottes pour financer la santé ?".
Après avoir pointé la mauvaise gestion financière de l'établissement dignois, le parlementaire demande à la ministre : "Comment pouvez-vous garantir à nos concitoyens, que les territoires ruraux ne deviendront pas des no-man-land sanitaires ?" Réponse de la ministre de la Santé Stéphanie Rist :
"Il n'y a pas d'économies cachées sur l'hôpital. Il y a par contre une discussion et un travail de mieux répartir sur le territoire pour que pas d'hôpitaux de proximité puisse fermer. Comptez sur mon engagement pour que les hôpitaux du pays aient les financements nécessaires pour pouvoir travailler, mais aussi dans le bon usage de l'euro dépensé" S. Rist, Ministre de la Santé