Le Col de la Cayolle a rouvert, connaissez-vous l'histoire de cet axe jamais inauguré par Poincaré ?

Le Col de la Cayolle a rouvert, connaissez-vous l'histoire de cet axe jamais inauguré par Poincaré ?

INFOS ROUTE / Un col qui relie les Alpes de Haute-Provence et les Alpes-Maritimes, il devait être inauguré en 1914 par le président Raymond Poincaré... avant que la guerre n'éclate

 

-Alpes de Haute-Provence-

Le col de la Cayolle rouvert à la circulation après sa fermeture hivernale. Depuis 12h ce vendredi, il accueille à nouveau les véhicules pour rejoindre les Alpes-Maritimes. Le Col de la Cayolle, sur la départementale 902, est situé à 2.323 mètres d’altitude. Mais connaissez vous vraiment le col de la Cayolle, de ce col nommé ainsi pour « caille » ou « caye », c’est-à-dire un lieu rempli de cailloux.

 

Un col qui n’a jamais été inauguré

C’est en 1884 que la décision avait été prise de créer une vraie route entre Nice et la Vallée de l’Ubaye, afin de remplacer le chemin muletier quelques mètres plus haut, pour des raisons militaires. Dès 1907, le chantier démarre.

Déclaré d’utilité publique en 1912, ce Col aurait dû être inauguré le 10 août 1914, en présence du président de la République de l’époque, Raymond Poincaré. Il devait arriver en train la veille à Nice, puis faire le trajet en voiture jusqu’à Barcelonnette en passant par Puget-Théniers, Entrevaux, Guillaumes et les sources du Var. En tout, c’était un convoi de 42 voitures qui était attendu.

Tout était prêt sur place, des marquages au sol jusqu’à la mobilisation des gardiens de la paix et d’une horde de serveurs recrutés à l’Hôtel de Paris à Monaco. Certains aménagements provisoires avaient également été mis en place pour l’occasion, comme un arc de triomphe ou un pont provisoire. Mais la cérémonie n’aura jamais lieu, en raison de la Première guerre mondiale. Le 27 juillet, une première note inquiétante depuis Paris était arrivée en préfecture, parlant d’une « situation extérieure » qui pourrait avoir des répercussions. Puis deux jours plus tard, la capitale annule la visite du président. Le 31 juillet, Jean Jaurès est assassiné. Le lendemain, la France décide d’une mobilisation générale et déclare, deux jours après, la guerre à l’Allemagne.

Si le col de la Cayolle n’a pas accueilli le président, il aura pu se consoler d’avoir été terre du Tour de France, en 1950 par le Français Jean Robic, 1955 par le Luxembourgeois Charly Gaul puis 1973 par l’Espagnol Vicente Lopez Carril.

C. Cava Michard