-Alpes de Haute-Provence-
Quatre personnes dont les grands-parents du petit Emile ont été placés en garde à vue. Philippe Vedovini et son épouse ont été interpellés ce mardi matin vers 6h30 pour « homicide volontaire » et « recel de cadavres » ainsi que « deux de leurs enfants majeurs » indique le Procureur de la République d’Aix en Provence. Des interpellations qui auraient été programmées.
Le parquet précise que ces placements en garde à vue s’inscrivent dans une phase de « vérifications et de confrontations des éléments et informations recueillis lors des investigations réalisées ces derniers mois ». Des perquisitions ont aussi été menées au domicile des grands-parents, dans les Bouches du Rhône. La voiture du grand-père et une remorque pour transporter des chevaux ont été saisies en fin de matinée ce mardi.
Il s’agit des premières gardes à vue dans cette affaire
« Homicide volontaire, cela veut dire pour prendre un mot plus courant qu’il s’agit d’un meurtre, d’avoir tué quelqu’un volontairement » explique sur Alpes 1 Maitre Pascal Antiq, avocat au barreau des Alpes de Haute-Provence et ancien bâtonnier de l’ordre des avocats, « cela veut dire qu’il y a déjà une référence très précise, on se situe à l’heure où le Procureur écrit ces lignes dans une enquête pour meurtre ».
Selon maitre Pascal Antiq, les « grands parents pourraient être auditionnés séparément, les enfants séparément. Il n’est pas impossible ensuite qu’il y ait des confrontations, en fonction des auditions des uns et des autres ». La garde à vue est de 24h, elle peut être prolongée pour 24h supplémentaires.
Retour sur les grandes étapes de cette affaire
Emile Soleil avait disparu du hameau du Haut-Vernet le 8 juillet 2023 alors que le petit garçon de 2 ans et demi étaient sous la garde des grands parents.
Le 28 mars 2024, une mise en situation était effectuée au sein du hameau du Haut-Vernet. 17 personnes avaient été convoquées.
Quelques jours plus tard, le 30 mars 2024, soit huit mois après la disparition de l’enfant, ses ossements avaient été retrouvés par une randonneuse. Une zone qui avait été arpentée par les recherches lors de la disparition de l’enfant mais qui pourrait être très végétalisée en été précisait le 2 avril 2024 le Procureur d’Aix en Provence, Jean-Luc Blachon. Les analyses d’identification génétique avaient alors permis de conclure qu’il s’agissait bien de ceux de l’enfant de 2 ans et demi.
« Aucun traumatisme ante-mortem n’a été observé » précisait encore le Procureur. « L’aspect des os et des dépôts sur ses os, permettent d’affirmer qu’ils n’ont pas été enfouis et qu’ils ont été exposés longtemps aux variations météorologiques » ajoutait encore Jean-Luc Blachon. À l’époque, aucune piste n’était alors privilégiée par les enquêteurs pour expliquer la mort de l’enfant, « entre la chute, l’homicide involontaire ou le meurtre on ne peut pas privilégier une hypothèse » soulignait le Procureur. 45 hectares avaient été ratissés au mois d’avril 2024 dans le cadre de « recherches méthodiques ».
En novembre dernier, on apprenait que des traces d’ADN partiel avaient été découvertes lors des analyses des ossements et des vêtements du petit Emile. Deux traces d’ADN étrangères à celles de la famille du petit garçon qui avait été retrouvées, « très dégradées » et « en petite quantité ».
Nouveau rebondissement, le 13 mars dernier, une jardinière se trouvant à côté de l’église du Haut-Vernet avait été saisie par les enquêteurs. Opérant de nuit, ils avaient utilisé la technique du Bluestar, produit qui permet de révéler la présence de sang. Elle avait été emportée pour être analysée. Des traces de sang y avaient été découvertes. Selon les premiers éléments, il n’y aurait pas de lien direct entre cette découverte et ces placements en garde à vue.
A. Vallauri