Haute-Provence : Patricia Granet-Brunello met en demeure l'État pour les urgences de Digne

Haute-Provence : Patricia Granet-Brunello met en demeure l'État pour les urgences de Digne

POLITIQUE / SANTÉ / La maire de Digne-les-Bains a pris un arrêté ce mercredi "répondant aux troubles à l'ordre public suscités par une offre sanitaire insuffisante"

 

- Alpes de Haute-Provence -

Alors que les urgences de Digne-les-Bains connaissent une crise conjoncturelle pour le directeur du Groupe Hospitalier de Territoire, Franck Pouilly, la maire de la ville prend les devants. Le service en question manque de médecins urgentistes, ce qui impose une régulation de la part du SAMU, ou un "tri des patients" pour les syndicats. Patricia Granet-Brunello, maire de Digne et présidente du conseil territorial de santé du 04, a pris un arrêté ce mercredi "répondant aux troubles d'ordre public suscités par une offre sanitaire manifestement insuffisante pour garantir l'égalité d'accès aux soins des administrés". Une cinquantaine de maires avaient pris des dispositions similaires en mai dernier dans les Côtes-D'Armor, en Bretagne.

 

Le recrutement de 11 personnels de santé

Concrètement, la maire de Digne exige un plan d'urgence de la part de l'État pour les urgences de Digne et de Manosque. Celui-ci s'articule en quatre points. L'arrêté municipal évoque la création de 11 postes de professionnels de santé à temps complet, un plan d'action pour remplacer les praticiens-hospitaliers qui partiraient à la retraite, la revalorisation du statut de praticien hospitalier et enfin le remboursement au kilomètre près des dépenses kilométriques supplémentaires effectuées par les véhicules du SDIS 04 qui assurent le transport des patients vers des services toujours plus éloignés. Si les conditions ne sont pas remplies, l'État doit verser 1.000 euros par jour à la commune. La maire se dit prête à aller en justice. 

 

« Je continuerai même si je dois me faire remballer parce qu'on veut me dire que ce n'est pas ma compétence, mais c'est la compétence de qui ? de l’État ! Alors qu'il fasse ! Maintenant que je l'ai ouvert haut et fort, je continuerai à le faire » P. Granet-Brunello

 

 

Selon elle, plusieurs maires du département vont reprendre l’arrêté. Patricia Granet-Brunello a évoqué le nom de Daniel Spagnou. Le maire de Sisteron n’a pas encore signé d’arrêté similaire. La préfecture des Alpes de Haute-Provence, destinatrice de l'arrêt, indique qu'un groupe de travail est à l'étude et se réunira ce vendredi avec les différents acteurs du dossier.

M. Bonnefoy et N. Dalbera