Alpes de Haute-Provence : « si nous travaillons avec du retard sur les JO, c’est entièrement de sa faute »

Alpes de Haute-Provence : « si nous travaillons avec du retard sur les JO, c’est entièrement de sa faute »

POLITIQUE / Alors que la députée "A droite" Sophie Vaginay Ricourt craint une montagne à deux vitesses avec un territoire bas-alpin qui travaille toujours à un centre de préparation, Eliane Barreille, la présidente du Département lui rappelle sa posture lors des discussions quant à la création de l'Espace Lumière

 

- Alpes de Haute-Provence - 

Des JO d’hiver 2030 dans les Alpes Françaises, « l’heure est à la fête » pour le Rassemblement National régional, « mais aussi à l’anticipation ». 

La crainte du RN d’une « montagne à deux vitesses »

Si le parti voit cette validation sous conditions du CIO comme « une excellente nouvelle » pour le désenclavement des Alpes du Sud, il se montre vigilant et craint une « montagne à deux vitesses » entre les Hautes-Alpes et les Alpes-Maritimes, qui accueilleront des épreuves, et les Alpes de Haute-Provence qui devront se contenter d’être centre de préparation. Ce communiqué signé par Franck Allisio, président du RN et de la Droite Populaire et Indépendants à la Région SUD, l’est aussi par les deux députés bas-alpins : Christian Girard pour le Rassemblement National et Sophie Vaginay-Ricourt pour « A droite », le groupe d’Eric Ciotti. 

 

« Si nous sommes réduits à travailler avec un peu de retard sur le centre de préparation, c’est entièrement de sa faute », E. Barreille

 

Une dernière signature qui surprend et met le feu aux poudres dans les Alpes de Haute-Provence. « S’il y a une iniquité, ce n'est pas de la faute du Département et de la Région », réagit Eliane Barreille, présidente du Conseil Départemental bas-alpin. L’épisode de la création de l’Espace Lumière, avec la fusion de la Foux d’Allos et Praloup, remonte alors dans les esprits. Sophie Vaginay-Ricourt avait à l’époque, en tant que présidente de la communauté de communes de la Vallée de l’Ubaye, fait obstruction à ce projet ce qui lui avait valu sa place dans la majorité régionale de Renaud Muselier, puis par la suite provoqué sa démission à la tête de l’intercommunalité. « Elle a failli faire abandonner ce projet [de centre de préparation -ndlr] pour les Alpes de Haute-Provence en refusant la fusion des syndicats et de la Foux d’Allos et en s’opposant à la constitution du syndicat du Seignus, alors que c’est elle-même qui avait exigé la sortie du Seignus. Si nous en sommes réduits à travailler avec un peu de retard sur le projet d’un centre de préparation, c’est entièrement de sa faute », dénonce Eliane Barreille.

 

« Plus de faux semblants, elle n’est pas LR-Ciotti mais totalement RN », E. Barreille

 

Sophie Vaginay-Ricourt signe donc un communiqué de presse avec deux représentants du RN, de quoi clarifier sa posture politique pour la présidente du Département. L’élue ubayenne avait occupé la fonction de secrétaire départementale du LR dans les Alpes de Haute-Provence, jusqu’à l’élection d’Éric Ciotti à la tête du parti national. Elle avait alors décidé de démissionner en décembre 2022 estimant que ce choix ne correspondait pas « aux attentes des Français de droite qui désespèrent depuis près de 10 ans le retour d’une force politique qui ne soit ni étouffée par l’idéologie macroniste, ni supplétive des thèses extrêmes du Rassemblement National ».

Mais avec la dissolution de l’Assemblée Nationale et l’organisation d’élections législatives anticipées, Sophie Vaginay-Ricourt s’est finalement présentée sous l’étiquette LR-RN, portée par celui là même qui l’avait poussée à claquer la porte de Les Républicains. Désormais, elle cosigne un communiqué avec le RN, « elle se positionne clairement avec le Rassemblement Nationale. Plus de faux-semblants, elle n’est pas Ciotti, elle est RN dans son affichage et dans ses positions politiques », termine la présidente du Conseil Départemental des Alpes de Haute-Provence. 
 

 

C. Cava Michard