Haute-Provence : 56 mois de prison pour avoir poignardé sa compagne enceinte de 8 mois

Haute-Provence : 56 mois de prison pour avoir poignardé sa compagne enceinte de 8 mois

FAITS DIVERS / Il pensait que cette dernière lui avait jeté un sort.

- Alpes-de-Haute-Provence -

« Il m’a reproché de lui avoir jeté un sort mais je lui ai répondu : on n’est pas en Afrique », c'est ce qu'a raconté aux policiers manosquins une jeune Malienne de 18 ans, laquelle a reçu deux coups de couteau de son concubin de 22 ans selon nos confrères du Dauphiné. Les faits remontent au 26 mars dernier. Alors qu'un jeune couple était herbergé chez un ami, la jeune femme est agressée à l'arme blanche par son conjoint alors qu'elle rentrait du travail. Une agression violente et qui aurait pu avoir un dénouement dramatique si les secours avaient tardé puisque le lobe du poumon gauche a été touché.  L’expert psychiatre indique que le prévenu a agi sous l’effet d’un moment psychotique hallucinatoire. Il ne retient pas de pathologie mais une altération du discernement. «  [Il] a pris un couteau pour tuer, dénonce Me Sofia Bara, en fait, il pressentait que sa compagne allait le quitter et qu’elle voulait se faire avorter. »
« Elle a tout perdu ce soir-là : son travail, son intégrité physique et sa foi dans l’avenir », renchérit Me Huilen Grotti qui souligne les blessures extrêmement graves causées par le prévenu. Toujours selon nos confrères, le procureur de la République Rémy Avon indique que « le juge d’instruction a écarté l’intention d’homicide ». Ce qui n’empêche pas le représentant du ministère public de qualifier les faits d’« extrêmement graves ». « On s’interroge encore sur les causes de cette double agression », pose Rémy Avon qui requiert quatre ans d’emprisonnement dont un an avec sursis et une interdiction définitive de séjourner sur le sol français. « S’il y a un mot qui résume cette affaire, c’est la confusion », défend Me Benjamin Delbourg, avocat au barreau d’Aix-en-Provence, lequel insiste sur l’altération du discernement. Altération retenue par le tribunal, présidé par Géraldine Frizzi, qui va au-delà des réquisitions, en condamnant Djegui Kanté à 56 mois de prison, assortis d’une interdiction définitive du territoire français.

Anna Vergiat