Haute-Provence : Camille Galtier "Si la situation de l'hôpital ne s'améliore pas, je me verrai donc dans l'obligation de démissionner de sa présidence"

Haute-Provence : Camille Galtier "Si la situation de l'hôpital ne s'améliore pas, je me verrai donc dans l'obligation de démissionner de sa présidence"

SANTÉ / Dans une lettre adressée à la nouvelle ministre de la Santé et des Solidarités, le maire de Manosque dénonce le comportement de l'ARS qui fait vivre "une situation inacceptable depuis 30 mois" à l'hôpital de sa ville

 

- Alpes-de-Haute-Provence -

Fermées toutes les nuits depuis le début de l’année 2024, le service des urgences de Manosque est au centre d’un courrier envoyé par Camille Galtier. Le maire de Manosque et président du conseil de surveillance de l’hôpital indique à la ministre de la santé et des solidarités, Catherine Vautrin, que si la situation ne s'améliore pas, d'ici juillet prochain, il se verra "dans l'obligation de démissionner de ses fonctions de Président du Conseil de Surveillance de l'Hôpital".

 

L'ARS en prend pour son grade

Le maire de la ville, Camille Galtier dénonce "la légèreté et le mépris" dont fait preuve l’autorité organisatrice de la santé face à la situation de l’hôpital de Manosque "situation qui ai eu raison de ma patience, en tant qu’élu et en tant que citoyen". Il rappelle à la ministre que les urgences ont été fermées 210 nuits sur l'année 2023 alors qu'elles concernent près de 100 000 habitants. 

"L'ARS explique depuis quelques mois qu'il est normal de parcourir plus de 50 kilomètres pour accéder à des soins. C'est une folie absolue et un véritable scandale." C. Galtier, maire de Manosque

 

Trois souhaits à satisfaire

Dans ce même courrier, le maire de la ville de Manosque réitère ses demandes émises avec le sénateur Jean-Yves Roux lors de leur rencontre au ministère en novembre dernier avec le prédécesseur de madame Vautrin. Les deux élus demandent une compensation à l’euro près de la perte financière générée par la fermeture des urgences "qui n'est pas de la responsabilité de l'Hôpital de Manosque mais bien d'un système défaillant". Pour éviter un manque à gagner de 1,4 millions d'euros en 2023, les deux élus des Alpes-de-Haute-Provence espèrent une correction du mode de compensation à la défaveur des hôpitaux sur le calcul de l’activité de soins palliatifs ouverte en 2023. Enfin, les deux représentants appellent l'ARS à prendre ses responsabilités sur l’organisation du service des urgences au sein de l’hôpital de Manosque.

En attendant une réponse à ses demandes, l'édile de Manosque met sa démission de la présidence de l'hôpital dans la balance. "Dans un département où une heure est parfois nécessaire pour accéder à un service quel qu'il soit, je ne peux accepter de perdre un service essentiel."

N. Dalbera