Haute-Provence : qui pour prendre la relève de Sophie Vaginay ?

Haute-Provence : qui pour prendre la relève de Sophie Vaginay ?

POLITIQUE / C'est ce mercredi en fin d'après-midi qu'on connaitra le nouveau président de la CCVUSP. Tous les regards se tournent vers la maire de la Condamine-Châtelard, Elisabeth Jacques. En parallèle, un collectif de citoyens appelle à freiner la création de l'Espace Lumière

 

- Alpes de Haute-Provence - 

 

La Communauté de Communes de la Vallée de l’Ubaye Serre-Ponçon connaitra ce mercredi soir son nouveau président. Les élus sont amenés à se prononcer dès 16h. Un poste qui pourrait être à nouveau occupé par une femme, mais avec des ambitions bien différentes de la prédécesseure, la maire de Barcelonnette démissionnaire, Sophie Vaginay-Ricourt.

 

L’Espace Lumière met dans l’ombre Sophie Vaginay-Ricourt

C’est sur l’autel de l’Espace Lumière que la maire de Barcelonnette, ancienne présidente de l’intercommunalité, Sophie Vaginay-Ricourt, a été ou s’est sacrifiée. Ce projet de fusion entre Pra-Loup et la Foux d’Allos lui aura coûté cher. Son opposition lui aura valu d’abord les foudres du président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur : Renaud Muselier a préféré se séparer de sa fidèle élue régionale plutôt que de sacrifier ce projet qui lui est si cher pour la candidature aux Jeux Olympiques d’Hiver.

Sophie Vaginay-Ricourt s’est également retrouvée en opposition avec la présidente du Conseil Départemental des Alpes de Haute-Provence, Eliane Barreille. Enfin, ce sont neuf maires sur les 13 que compte la CCVUSP qui ont appelé à sa démission. L’élue barcelonnette a alors convoqué un conseil communautaire extraordinaire, mais quelques heures avant sa tenue, elle a préféré démissionner de son poste de présidente dénonçant des « pressions » et une « hystérie collective ».

 

Elisabeth Jacques pour prendre la relève ?

Depuis, les tractations vont bon train et dans les couloirs, certains élus estiment que les dés sont déjà jetés. Celle qui sera élue ce mercredi, c’est Elisabeth Jacques. Bien connue pour ses oppositions nombreuses à Sophie Vaginay-Ricourt, la maire de la Condamine-Châtelard donnerait alors un nouvel élan à ce projet de l’Espace Lumière… qui irait dans le sens de la Région et du Conseil Départemental. Mais pas dans le sens d’un collectif de citoyens. Le Collectif de Citoyens et Citoyennes pour l’avenir de nos montagnes a lancé une pétition. Et cette dernière a déjà recueilli pratiquement 4.500 signatures. Un collectif qui s’adresse directement au président de la région, Renaud Muselier, à la présidente du Département Eliane Barreille et à Sophie Vaginay-Ricourt. Car il explique ne plus se retrouver dans les postures politiques des uns et des autres, dans « cette guerre fratricide loin des intérêts du territoire ». Pour le collectif, la Région et le Département misent « sur des intérêts personnels et privés », Sophie Vaginay-Ricourt quant à elle s’inquiète simplement quant à l’équilibre budgétaire.

Alors que l’avis du collectif est clair : le projet de l’Espace Lumière est un modèle « tout ski inadapté » qui ne s’inscrit pas dans les enjeux « du changement climatique », ne prend pas en compte la situation « incertaine du niveau d’enneigement dans les Alpes du Sud » ou des ressources en eau, l’impact sur la faune et la flore ou même sur les « déficits publics (…) qui se répercuteront sur les habitants ». Le projet d’Espace Lumière serait en effet chiffré à 43 millions d’euros, dont 5 à la charge de la CCVUSP.  Autant d’argent qui pourrait, selon ces citoyens, desservir des projets « alternatifs ». Il se tourne donc vers les pouvoirs publics et demande un moratoire, pour que les habitants puissent se prononcer sur l’avenir de leur territoire.

 

C. Cava Michard