- Alpes de Haute-Provence -
L’EHPAD de Banon fera bientôt peau neuve… un chantier qui n’enchante guère les familles. Elles sont plusieurs à s’être réunies en collectif, pour alerter la direction du Groupement Hospitalier des Alpes de Haute-Provence, qui gère l’établissement. Une lettre ouverte lui a été envoyée la semaine dernière ains qu’au député, au sénateur, au préfet ou encore au Conseil Départemental. Une crainte : celle de devoir déménager les résidents dans d’autres maisons de retraite, comme Forcalquier ou Manosque, le temps des travaux.
« Quand les résidents arrivent dans un EHPAD, ils se créent un nouvel univers. Et il va leur être enlevé, une fois encore », Michèle Persini
Michèle Persini a son père de 98 ans dans l’EHPAD de Banon, elle craint l’impact que cela aura sur lui, sur ses repères, « car il en faut peut aux personnes âgées pour être déstabilisées. Certains vont s’enfoncer dans des limbes plus profondes ». Elle redoute également que certaines familles ne puissent faire le déplacement quotidiennement, « certains conjoints, âgés, qui viennent tous les jours, n’envisagent pas de se déplacer à Manosque ou Forcalquier. Et puis d’autres résidents vont décéder de mort naturelle avant la fin des travaux, ils vont subir le préjudice sans bénéficier des nouveaux locaux ».
Pourquoi ne pas réaliser des travaux sur site occupé ?
C’est l’appel que lance les familles, réaliser le chantier sur un site occupé « comme cela a été le cas pour la maison de retraite de Barcelonnette ». Un scénario qui avait été envisagé dans un premier temps comme le précise Franck Pouilly. Sauf que le directeur du GHT 04 a été confronté à des entreprises réfractaires, « soit nous n’avons eu aucune réponse comme cela a été le cas en août 2022, soit à un prix deux fois supérieur à l’évacuation comme en janvier 2023 ». Les entreprises mettent en avant les risques, les contraintes en matière de sécurité, de poussières, « on a donc relancé le marché sur un site inoccupé et on est passé de 36 mois de chantier à 18 mois ». Ce chantier, qui consistera à construire un bâtiment neuf et réhabiliter les anciens locaux pour les remettre aux normes, devrait s’achever à la fin 2026. Il permettra de passer de 49 résidents aujourd’hui à 66. Pour l’heure, il ne peut être chiffré puisque l’appel d’offres vient d’être lancé.
C. Cava Michard