Haute-Provence : « il y a eu une incompétence individuelle : la sienne »

Haute-Provence : « il y a eu une incompétence individuelle : la sienne »

POLITIQUE / La démission de Sophie Vaginay-Ricourt à la tête de la Communauté de Communes de la Vallée de l'Ubaye Serre-Ponçon tourne aux règlements de compte. Eliane Barreille, la présidente du Conseil Départemental des Alpes de Haute-Provence, et Renaud Muselier, le président de la Région SUD démentent ses accusations de "pressions"

 

- Alpes de Haute-Provence - 

 

La fin d’un épisode mais pas de la série dans la Vallée de l’Ubaye. Sophie Vaginay-Ricourt a démissionné de ses fonctions de présidente de la communauté de communes de la Vallée de l’Ubaye Serre-Ponçon ce jeudi matin. L’élue était chahutée depuis une semaine, suite à son opposition au projet de création de l’Espace Lumière. D’abord écartée de la majorité régionale de Renaud Muselier, neuf maires sur les 13 au sein de l’intercommunalité avaient aussi demandé sa démission. Sophie Vaginay-Ricourt avait alors convoqué un conseil communautaire extraordinaire ce jeudi soir, pour un vote de confiance quant à ce projet de fusion des stations de la Foux d’Allos et Pra-Loup. Il n’a finalement pas eu lieu. La maire de Barcelonnette a démissionné le matin même, expliquant avoir subi des pressions et propos violents qui porteraient atteinte à son intégrité physique et mentale. 

 

Sophie Vaginay-Ricourt dénonce des "pressions et propos violents à l'encontre" de son intégrité physique et morale

Sophie Vaginay-Ricourt parle de « pressions » et de « mensonges » depuis plusieurs jours, « de propos violents » qui porteraient atteinte à son « intégrité physique et mentale ». Une violence qui serait montée d’un cran alors que certains élus auraient, selon elle, appelé à se rendre « en masse » au conseil communautaire de ce jeudi soir. Elle évoque un « lynchage public », une « hystérie collective », des « méthodes de déstabilisation indignes de la part d’élus responsables, je suis arrivée à la limite du supportable ». L'élue démissionne donc de son poste de présidente de la CCVUSP. Elle se dit « fière » du travail qu’elle a pu réaliser, citant des projets comme la Maison de santé, la réhabilitation des hôpitaux de Jausiers et Barcelonnette, la réhabilitation du Fort de Tournoux ou la réhabilitation de la cité scolaire André Honnorat. Et insiste sur la situation financière qu’elle laisse derrière elle : une communauté de communes dont les capacités de financement ont été multipliées par cinq entre 2017 à 2022, « une collectivité qui a les capacités de se tourner vers l’avenir » selon la maire de Barcelonnette. Si elle précise rester élue au sein du Conseil communautaire, elle termine son mandat avec un regret : « laisser la Vallée entre les mains de certains élus sans vision d’avenir et sans projet qui, depuis un an, fracturent le territoire et créent le désordre et la confusion ». C’est le premier vice-président, Jean-Michel Tron, qui assurera l’intérim avant de nouvelles élections.

 

Des accusations qui ne sont pas du goût d’Eliane Barreille et de Renaud Muselier

La présidente du Conseil Départemental des Alpes de Haute-Provence et le président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur cosignent un communiqué, prenant acte de cette démission et démentant les « pressions, mensonges, déstabilisation, lynchage, violences ou menaces physiques » que l’élue ubayenne laisse entendre. « Il y a eu un manque de vision et une incompétence individuelle : la sienne », poursuivent les deux responsables politiques. Quant aux projets que Sophie Vaginay-Ricourt avance dans un « bilan flatteur », ils rappellent qu’ils ont été financés « majoritairement et massivement par des crédits européens, de l’État, de la Région et du Département. (…) Si la capacité de financement de la CVUSP est à ce niveau aujourd’hui, c’est bien par le truchement et l’aide de nos deux collectivités », expliquent Renaud Muselier et Eliane Barreille qui parlent d’efforts financiers « conséquents, permanents et même jalousés ».  Ils terminent en accordant leur confiance aux élus de la vallée qui prendront le relais en faveur de l’Espace Lumière.

 

C.  Cava Michard