- Alpes de Haute-Provence -
Ce sera peut-être ce soir un virage pour la Communauté de Communes de la Vallée de l’Ubaye Serre-Ponçon. Sophie Vaginay, sa présidente, convoque les 26 élus communautaires pour un vote de confiance sur le projet de l’Espace Lumière. Si elle se retrouve en minorité, c’est son poste qu’elle joue.
Une conseillère régionale désavouée par son numéro 1
Depuis une semaine, dans la Vallée de l’Ubaye, c’est le sujet qui fait naitre les discussions : pour ou contre l’Espace Lumière ? Une question qui a d’ores et déjà coûté gros à Sophie Vaginay Ricourt. L’élue ubayenne s’oppose à cette fusion entre la Foux d’Allos et Pra-Loup. Un « non » catégorique qui lui a déjà valu sa place de conseillère régionale dans la majorité de Renaud Muselier. Le président de la région SUD a préféré se séparer de sa fidèle, la faute selon lui à son « opposition dogmatique et sans concession au projet d’Espace Lumière » : après lui avoir retiré sa délégation à la tête de la commission tourisme, il l’a également évincée du groupe majoritaire. Il faut dire que l’Espace Lumière est pour le numéro 1 de l’hémicycle marseillais bien plus qu’un sujet bas-alpin, c’est un rouage essentiel de sa candidature pour les Jeux Olympiques d’hiver 2030.
Une présidente poussée à la démission ?
Après la Région, Sophie Vaginay-Ricourt s’est vue désavouée au sein même de son Conseil Communautaire : neuf maires sur les 13 communes ont demandé sa démission. C’est donc sur un terrain peu propice que Sophie Vaginay-Ricourt a décidé de convoquer un conseil exceptionnel ce jeudi à 17h. À l’ordre du jour : un vote de confiance, « sur la fusion des trois stations de ski Pra-Loup, la Foux d’Allos et le Seignus ». Et déjà, dans les couloirs, certains s’estiment pris en otage avec une question qui n’aurait pas lieu d’être. On parle de fusionner les trois stations, dont celle du Seignus qui affiche un déficit important. Or, le Conseil Départemental des Alpes de Haute-Provence aurait déjà assuré qu’elle ne serait pas concernée en sortant rapidement du périmètre syndical.
Quoiqu’il en soit, certains misent déjà sur la démission, ce soir de Sophie Vaginay-Ricourt à l’issue d’un vote. S’il est minoritaire, rien ne l’oblige pourtant à quitter sa fonction, à part son engagement vendredi dernier de tirer « toutes les conséquences politiques du vote démocratique des élus de la vallée ». Si tel est le cas, ce serait le premier vice-président, Jean-Michel Tron, maire d’Ubaye Serre-Ponçon qui a demandé la démission de sa présidente, d'en prendre l’intérim. Avant un nouveau vote… et déjà certaines ambitions politiques se dessinent dans l’Ubaye.
C. Cava Michard