Hautes-Alpes : Saint-Julien-en-Beauchêne veut créer une zone blanche pour les EHS

SANITAIRE / Les personnes atteintes d'électro-hypersensibilité sont intolérantes aux ondes électromagnétiques

Hautes-Alpes - L’électro Hyper Sensibilité, ou EHS, donne lieu aujourd’hui à un véritable débat en France. Pour certains, les personnes atteintes sont des illuminés, pour d’autres, il s’agit d’une véritable pathologie dont les ondes, téléphoniques, télévisuelles ou radiophoniques, en sont les causes. La seule solution pour y échapper est une « zone blanche », une zone exempte de tout rayonnement électromagnétique. Et alors qu’aucune n’existe en France, la première pourrait s’implanter à Saint-Julien-en-Beauchêne dans le Buëch.

2011, Saint Julien en Beauchêne occupe le devant de l’actualité. Trois femmes électro-hypersensibles ont élu domicile au sein de la grotte de Baumugnes, pour échapper aux champs électromagnétiques. Des ondes qui leur causent des troubles importants. Depuis, elles ont quitté l’endroit pour la Drôme. Laure est l’une des filles de ces victimes des ondes : « Elles vivent dans des écuries semi-enterrées, elles sortent quelques heures par jour mais pas sans ressentir quoi que ce soit. Il y a besoin de murs protecteurs par rapport à ces champs électromagnétiques », regrette-t-elle, alors qu’elle vient de fonder une association « Une terre pour les EHS » 

L’électro-hypersensibilité est reconnue depuis peu au sein du Parlement Européen comme une intolérance physiologique. Un débat dont s’est emparée l’eurodéputée EELV Michèle Rivasi, après avoir rencontré les trois occupantes de la grotte. Elle était en visite dans le village du Buëch : « Il y a énormément de rayonnements dus soit aux antennes relais, aux Wifi, au réseau électrique. Ça leur entraîne une souffrance physique énorme : maux de tête, dépression, problèmes cutanés ou cardiaques. Ils ne peuvent plus s’insérer dans la société, on est en train de créer des exclus par rapport à cette pollution électromagnétique ».

La seule solution pour les soulager de leurs maux est une « zone blanche », zone où le rayonnement électromagnétique est minime. Saint Julien en Beauchêne s’est positionnée pour être commune expérimentale en France. Jean-Claude Gast, le maire, a déjà sélectionné un terrain : « Il y a un propriétaire, la CAF, qui avait trois sites dans un domaine d’une 60aine d’hectares où ils accueillaient des enfants. Le site qui nous intéresse, celui de la Chartreuse, n’est plus conforme et ne répond plus aux normes de sécurité pour accueillir les enfants ».

La zone étudiée n’est pas encore tout à fait blanche, il faut encore travailler pour exclure certaines ondes, comme le constate le professeur Pierre Le Ruz : « C’est relativement faible, mais il y a un souci : il y a une ligne 20 000 volts qu’il faut faire disparaître. On a repéré du 900 Méga avec une antenne qui émet faiblement. Mais nous pouvons voir avec l’opérateur s’il peut diriger son antenne autrement ».

A noter que le rapport de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire a reporté d’un an le problème des personnes électro-hypersensibles. A l’aube du passage à la 4G, ce progrès numérique augmenterait de 50 % l’exposition aux ondes électromagnétiques.