Hautes-Alpes : des vestiges romains vont disparaître sous le béton

Hautes-Alpes : des vestiges romains vont disparaître sous le béton

CULTURE / Un habitant d'Embrun dénonce l'absence de fouilles, alors que des vestiges ont été trouvés sur le futur chantier d'un immeuble d'habitation.

 

- Hautes-Alpes -

 

Des vestiges romains bientôt détruits à Embrun ? L’inquiétude d’un habitant, qui a déjà réuni plus de 1.600 signatures sur une pétition en ligne. Il dénonce l’absence de fouilles préventives sur le site de l’îlot du théâtre, dans le centre-ville, là où un immeuble doit être construit dans les prochains jours. Antoine Arnoux en appelle à la Ministre de la Culture, au Préfet de Région et aux parlementaires.

 

   

© P. Reynaud, Inrap

 

À l’époque romaine, le site est localisé à proximité du tracé de l'enceinte antique d'Eburodunum, à l'origine relais routier sur la voie des Alpes. Lors d’un diagnostic mené en mai 2007, les vestiges de deux bâtiments appartenant à une domus, une maison urbaine, ont été mis à jour de part et d'autre du site. Des restes de ce qui semble être un entrepôt est également trouvé par les archéologues de l’INRAP, l’Institut national de recherches archéologiques préventives.

 

© P. Reynaud, Inrap

 

Un trésor historique inestimable pour Antoine Arnoux qui a créé une association ce week-end, pour défendre ce patrimoine.

 

« Une des premières traces concrètes de l’Embrun antique », A. Arnoux

 

Des découvertes qu’il estime essentielles au patrimoine et à l’histoire du département :

 

Des fouilles pas automatiques

C’est la DRAC, la Direction régionale des affaires culturelles et son service archéologique (SRA) qui a commandé ce diagnostic à l’INRAP, l‘Institut national en recherches archéologiques préventives. Un diagnostic permet, de façon superficielle, de repérer s’il y a matière à aller plus loin. Mais aucune fouille préventive, permettant de tout analyser et répertorier n’a été décidée par la DRAC, dépendant directement des services de l’État.

 

C’est ce que regrette l’Embrunais Antoine Arnoux :

 

Des fouilles, que la DRAC ne juge pas nécessaires, estimant qu’elles n’apporteraient rien de plus aux connaissances historiques sur la ville d’Embrun. Le maire, Chantal Eyméoud, dit respecter les décisions de l’État. Des fouilles ont été faites, retardant le chantier de deux ans. Elle assure que les vestiges seront recouverts et pas détruits.

 

G. Piat.