Hautes-Alpes : projets de golfs, niche touristique ou gâchis du foncier agricole ?

Hautes-Alpes : projets de golfs, niche touristique ou gâchis du foncier agricole ?

TOURISME / Trois projets sont en étude : au Monêtier les Bains, à Crots et dans le Dévoluy. Mais la FDSEA craint une surconsommation de terres agricoles sans compensation

 

- Hautes-Alpes - 

 

Le golf, un sport, une passion pour certains et une filière touristique désormais à développer dans les Hautes-Alpes. Un département qui compte déjà le golf 18 trous de Bayard au-dessus de Gap, mais aussi celui de Montgenèvre, un 18 trous transfrontalier niché en haute-montagne. Mais les projets fleurissent, inquiétant notamment la profession agricole. 

 

42 milliards d'euros de recettes touristiques en France

Le golf, un sport qui suscite du chiffre d’affaires : en 2015, en France, ce ne sont pas moins de 86 millions de visiteurs internationaux qui ont opté pour les practices hexagonaux, générant par la même occasion 42 milliards d’euros de recettes touristiques. Une niche qui intéresse désormais les Hautes-Alpes. Un golf est en projet au Monêtier les Bains, derrière le hameau des Guibertes. Plusieurs études ont été réalisées pour un parcours 18 trous, le conseil municipal a voté la première délibération pour l’étude d’Unité Touristique Nouvelle. Un golf neuf trous est également inscrit dans le PLU du Dévoluy. De tels projets, Jean-Marie Bernard le président du Conseil Départemental des Hautes-Alpes y est favorable.

Jean-Pierre Gandois, maire de Crots :

 

Crots : l'étude de faisabilité est en cours

Et un projet est en cours autour de Serre-Ponçon, plus précisément à Crots au lieu-dit « La Garenne ». Il s’agirait d’un terrain de 9 trous, une étude de faisabilité est en cours elle sera rendue fin octobre.

 

"Faire une étude économique pour éviter de consommer du foncier agricole"

Sauf que face à ces projets, la profession agricole tremble et craint pour son foncier. À Serre-Chevalier par exemple, 400 propriétaires terriens dont trois agriculteurs sont concernés, "une 40aine d’hectares seraient consommés", explique Anne-Marie Forgeoux, le maire. Mais la municipalité annonce vouloir mettre tout le monde autour de la table dans les prochains mois pour trouver un accord. Bruno André, responsable foncier au sein de la FDSEA et membre de la Chambre d’Agriculture des Hautes-Alpes, demande une étude sur l’impact des golfs.

Pourtant, pour Jean-Marie Bernard, pas de mise en danger du monde agricole, « on consomme du foncier autour de Gap pour développer l’immobilier, et un peu partout. Ce n’est pas cela qui mettre en péril l’agriculture haut-alpine ». Réponse de Bruno André : on invoque le Grenelle de l’Environnement qui impose de limiter la consommation du foncier, ou de la compenser « par le défrichement ».