Hautes-Alpes : l’enquête publique du PLU de Gap, lancée lundi, connait ses premières oppositions

Hautes-Alpes : l’enquête publique du PLU de Gap, lancée lundi, connait ses premières oppositions

URBANISME / Un projet arrêté en conseil municipal le 27 janvier dernier.

 

- Hautes-Alpes –

 

Pour son PLU, Plan Local d’Urbanisme, la ville de Gap a lancé son enquête publique ce lundi. Une enquête obligatoire, imposée par la loi, et qui se déroulera jusqu’au 21 juillet. L’occasion pour les citoyens d’émettre des remarques et des observations concernant le projet d’aménagement de la ville pour les prochaines années. Un projet de PLU arrêté en conseil municipal le 27 janvier dernier puis ensuite approuvé après l’enquête publique.

 

 

 

Contraindre le développement de la ville

Datant de 1995, le Plan d’Occupation des Sols (POS) est devenu obsolète par la loi Solidarité et Renouvellement Urbain (SRU) du 13 décembre 2000 et par la Loi Urbanisme et Habitat du 2 juillet 2003. Gap doit donc avoir son PLU et la municipalité y travaille depuis la fin 2008.

 

Maryvonne Grenier, maire adjointe à l’urbanisme :

 

Un travail long, qui a notamment pris du retard par l’enchainement des lois Grenelle de l’Environnement, mais aussi de la loi ANRU, ou encore du Schéma de cohérence territoriale (SCoT) qui n’a été validé que le 19 décembre 2016 et qui s’impose en priorité.

 

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Le conseil municipal de Gap a donc arrêté son projet de PLU le 27 janvier dernier. Il se base principalement sur une évolution démographique de 10.000 habitants supplémentaires d’ici 2032. Pour répondre aux normes environnementales, plus de 200 hectares de terrains constructibles ont été déclassés. De nombreux hectares restitués ainsi à des zones agricoles, ou des espaces naturels protégés selon le maire Roger Didier :

L’idée, selon la municipalité, est de moins étaler la ville de Gap et donc de construire plus en hauteur, autour de 25 logements par hectares, contre 18 dans l’ancien document, le Plan d’Occupation des Sols. Gap qui pourrait aussi freiner son développement, au profit de ses voisines. « La Communauté d’agglomération aura aussi des responsabilités dans le domaine de l’aménagement. Pourquoi pas mettre un peu la pédale douce sur la ville centre, en termes d’expansion urbanistique, et nourrir les communes périphériques dans la mesure où elles en ont besoin, pour assurer leur pérennité et leur développement », soumet Roger Didier.

 

S’informer et s’exprimer

Un projet sur lequel les habitants peuvent s’exprimer lors de l’enquête publique, jusqu’au 21 juillet. Les associations que sont la Société Alpine de Protection de la Nature (SAPN) et la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) dénoncent notamment des manquements dans le domaine de l’environnement. « On répertorie un certain nombre de terres labourables dans le secteur de Gap qui vont être impactées et consommées par l’urbanisation, alors que ces zones-là devraient être préservées en priorité », regrette Alain Girodon, membre de la SAPN et de la LPO. 

Même son de cloche pour Isabelle David, conseillère municipale du groupe Tous Capables G.A.U.C.H.E., qui pointe les « incohérences du zonage, en particulier le développement de zones constructibles au détriment des terres agricoles ». Quant à Mickaël Guittard de l’opposition à Gap, il regrette que certains quartiers, comme Romette, aient été sacrifiés, dénonçant une incohérence dans le zonage des terrains constructibles. Pour lui, « le patrimoine des gapençais est bradé » avec « le déclassement de propriétés des collectivités territoriales qui favorise des intérêts particuliers au détriment de l’intérêt général ». Le groupe d’opposition Ensemble 05 a lui édité un fascicule de 15 pages mettant en garde la population sur ce PLU : un décryptage point par point. Christophe Pierrel, co-fondateur de debout La Gauche s’inquiète sur le dossier transport : « aucune stratégie de mobilité, de transports en commun ou de nouveaux accès n’est développés dans le document proposé par Roger Didier ».

 

 

Comment participer à l’enquête publique ?

Elle se déroulera à l’Hôtel de Ville, aux Services Techniques et dans les mairies annexes de Fontreyne et Romette jusqu’au vendredi 21 juillet à 12h. Pendant la durée de l’enquête, chacun peut prendre connaissance du dossier et consigner éventuellement ses observations sur les registres d’enquête. Les remarques peuvent aussi être envoyées par courrier à l’adresse suivante : Enquête publique PLU - Hôtel de Ville – BP 92 – 05 007 GAP CEDEX 6, ou encore par courriel à [email protected].

Cinq permanences du commissaire enquêteur sont organisées aux Services Techniques de la ville de Gap. La première a eu lieu ce lundi 19 juin. Les prochaines se dérouleront le mercredi 28 juin de 14h à 17h, le jeudi 6 juillet de 14h à 17h, le mardi 11 juillet de 9h à 12h et le vendredi 21 juillet de 9h à 12h. Ce PLU doit être validé lors du conseil municipal du 27 septembre.