Alpes du Sud : crise au CHICAS, pour les urgentistes, il y a urgence à trouver une issue

SANTÉ / L'hôpital de Gap est touché par une crise sans précédent, depuis la réintégration du docteur Raouf Hammami. C'est une vague d'arrêts maladie et de démissions à la chaine, pour s'opposer au retour de ce spécialiste, mis en avant dans un rapport de l'ARS en 2019 comme étant à l'origine d'un climat délétère

 

- Alpes du Sud - 

 

Ils craignent que la crise que traverse actuellement l’hôpital de Gap ne se propage à Embrun et Sisteron. 33 médecins urgentistes signent une tribune ce mardi. L’établissement hospitalier est secoué depuis le début du mois de mars par une vague de démissions ou d’arrêts maladie de spécialistes ou soignants. En cause : la réintégration du docteur Raouf Hammami, exerçant dans le service d’orthopédie. Après avoir été suspendu pour être à l’origine d’un climat délétère dans la structure, il a été réintégré à ses fonctions début mars, après avoir obtenu le statut de « lanceur d’alerte » par le Défenseur des Droits. C’est lui qui avait dénoncé l’affaire de la cimentoplastie discale, technique employée par le docteur Gilles Norotte pendant plusieurs années mais pas encore validée en France. Dans un rapport de 2019, l’ARS constatait un véritable « acharnement » de la part du docteur Hammami vis-à-vis du reste de l’équipe. « La situation actuelle entraine déjà des dysfonctionnements pour certaines prises en charge », constatent ces 33 urgentistes. Ils craignent pour la continuité des soins, et notamment la prise en charge des patients victimes de traumatologie, part essentielle de l’activité durant les périodes touristiques. Désormais, ils se tournent vers les instances, y compris nationales, « pour qu’une solution soit rapidement trouvée ». Selon nos informations, le ministre de la santé Olivier Véran a ce dossier sur son bureau, il pourrait trancher dans les jours qui viennent.

 

C. Cava Michard