Alpes du Sud : traité avec le Mercosur, E. Macron bousculé par ses députés

POLITIQUE / 72 députés de la République en Marche, dont Delphine Bagarry et Pascale Boyer, rejoints par les eurodéputés du groupe "La Renaissance" demandent au gouvernement des garanties claires après l'accord entre les pays du Mercosur et l'Union Européenne

 

- Alpes du Sud - 

 

Accord entre l’Union Européenne et le Mercosur : 72 députés, dont deux dans les Alpes du Sud, demandent à voir. Un traité de libre-échange avec les pays d’Amérique latine qui cause un malaise au sein du gouvernement. Alors que la semaine dernière, le chef de l’État Emmanuel Macron avançait qu’il s’agissait d’un « bon accord », aujourd’hui, l’heure est plutôt à la mise au point. Le président a plaidé « pour une ouverture sans naïveté, exigeante sur le plan de l’équilibre de nos filières économiques et agricoles, et exigeante sur le plan climatique ». Car les premiers à monter au front sont les agriculteurs. La FDSEA et les JA dans les Alpes du Sud se disaient sacrifiés sur l’autel de ce libre échange par l’Europe, craignant une concurrence déloyale par l’ouverture du marché européen à la viande et aux produits agricoles issus d’Amérique latine. Mais aujourd’hui, plus étonnant, ce sont des députés LREM qui les rejoignent. Ils sont 72 au sein de l’Assemblée Nationale, ainsi que les 21 eurodéputés français du groupe Renaissance au Parlement européen, a interrogé le gouvernement sur cet accord de libre-échange. Parmi eux, Pascale Boyer, parlementaire des Hautes-Alpes, et Delphine Bagarry, élue dans les Alpes de Haute-Provence. « Cet accord pose plusieurs questions d’ordres démocratique, économique et écologique », écrivent-ils. Les élus demandent des engagements clairs de la part du gouvernement pour protéger les agriculteurs européens ainsi que la biodiversité.

 

Jean-Yves le Drian désamorce la bombe

Jean-Yves le Drian, Ministre de l’Europe et des affaires étrangères, demande lui aussi des garanties et fixes des « lignes rouges très fortes dans ces négociations : le respect intégral de l’accord de Paris, la protection des normes environnementales et sanitaires et la protection des filières avec une clause de sauvegarde. C’est sur la base de ces trois engagements que la France prendra position », a-t-il prévenu. Des paroles soutenues par les 72 parlementaires qui appuient également la demande d’une étude d’impact « menée de façon indépendante et transparente ».

 

La Confédération Paysanne appelle elle aussi les députés

La Confédération paysanne des Hautes-Alpes appelle de son côté le Parlement à ne pas ratifier l’accord UE-MERCOSUR.  « Il sacrifie l'agriculture et l'élevage sur l'autel d'un commerce cannibale et d'une course folle à la concurrence effrénée au détriment des paysan-nes, de la souveraineté et de la sécurité alimentaires mais aussi du climat, de la planète et des êtres humains » écrit le syndicat. Pour lui, ce type d’accord, comme également le TAFTA ou le CETA desservent les filières françaises. Il rappelle qu’une mobilisation avait déjà eu lieu en 2017 à Gap « pour dénoncer les conséquences de ces traités en particulier sur l’élevage ».  

 

C. Michard