Alpes du Sud : « Nous sommes dans une certaine mesure gilets jaunes, mais j’appelle à une trêve »

POLITIQUE / L’heure de la trêve aurait-elle sonné pour le mouvement des gilets jaunes ? Oui, selon Jean-Michel Arnaud, président de l’Association des Maires de France dans les Hautes-Alpes, qui reconnaît pour autant que les maires sont, eux aussi des gilets jaunes face à la politique du gouvernement.

 

- Alpes du Sud -

 

Aller à la rencontre des « maires de France, région par région ». C'était l'une des promesses exprimées par Emmanuel Macron lundi soir lors de son allocution télévisée face à la crise des gilets jaunes. Retrouvez le contact avec l’un des premiers échelons de la couroie de transmission de la démocratie telle est donc le but du chef de l’État, alors même que celui-ci avait l’impasse sur le Congrès des maires de France qui se tenait du 20 au 22 novembre dernier, à Paris. Choisissant de recevoir à l’Élysée le bureau de l'AMF et plusieurs centaines de maires.

Une absence au Congrès qui n’était pas passé inaperçu, alors que le chef de l’État avait promis l’an dernier de venir chaque année « rendre compte des engagements » du gouvernement devant le Congrès de l’Association des Maires de France. C’était finalement le Premier ministre, Édouard Philippe, ​qui s’y été rendu pour prononcer le discours de clôture.

 

« Notre volonté de dialogue existe depuis 18 mois »

Loin d’être opposé à l’idée d’une rencontre avec le chef de l’État, les présidents des AMF des Alpes du Sud, Jean-Michel Arnaud (Hautes-Alpes) et Daniel Spagnou (Alpes de Haute-Provence), rappellent en écho que « « notre volonté de dialogue existe depuis 18 mois. » Mais détaillent d’ores et déjà quelques préambules à une discussion future.

« Comment la taxe d'habitation va être dans la durée compensée, dans sa dynamique et son montant ? Comment il entend comme il vient de l'annoncer réformer la DGF ? Comment il souhaite rétablir la liberté et l'autonomie locales des maires avec par exemple enfin reconnaitre la liberté des maires de conserver ou non la gestion de l'eau à l’exemple de la volonté unanime des 17 maires de l'agglomération de Gap-Tallard-Durance ? » précise de son côté Jean-Michel Arnaud.

De son côté, Daniel Spagnou souhaite exprimer à Emmanuel Macron « que les communes rurales comme la nôtre sont malmenées par l’État qui ne leur donne plus les moyens financiers suffisants pour investir comme avant et que si la moitié des maires de France ne souhaitent plus se représenter en 2020, c’est parce que la fonction est devenue insupportable et surtout qu’ils se sentent méprisés. »

 

Alors les maires se sentent-ils gilets jaunes ?

« Oui, dans une certaine mesure », pour autant Jean-Michel Arnaud appelle à une trêve du mouvement dans l’attente de la mise en place des promesses d’Emmanuel Macron afin de ne pas mettre en péril l’ouverture de la saison hivernale. Une trêve, mais pas un renoncement « donnons-nous trois mois et nous ferons le point à ce moment là. »

 

Retrouvez l’intégralité de l’interview avec Jean-Michel Arnaud, dans le Supplément, avec Alex Cam, ici.