Alpes du Sud : Joël Giraud répond aux gilets jaunes « point par point »

TRIBUNE LIBRE / Alpes 1 ouvre sa Tribune aux élus et acteurs socio-économiques des Alpes du Sud. Aujourd’hui, le député (LREM) des Hautes-Alpes et rapporteur général du budget à l’Assemblée répond aux revendications des gilets jaunes.

 

- Alpes du Sud -

 

Joël Giraud, qui avait rencontré une délégation de gilets jaunes la semaine passée, revient à la veille de l’acte IV des manifestations prévues ce samedi sur les différents points abordés lors de cette rencontre.

 

« Au-delà de ces réponses, je poursuivrai, comme je m’y suis engagé, ce travail d’information auprès de vous et vous consulterai également dans le cadre de la grande période de concertation qui s’engage », J.Giraud

 

 

Les taxes sur le carburant, le GNR (gazole non routier) et la convergence diesel - essence

« Le Premier ministre a annoncé le 4 décembre une suspension de 6 mois de la mise en oeuvre de ces taxes pour laisser la place à une période de concertation.

J’ai estimé dès mardi que ces mesures devaient être abandonnées dans la loi de finances actuelle car ne pas préjuger des conclusions d’une concertation est incompatible avec des demi-mesures (voir flash joint de l’agence France Presse). J’ai été entendu et le Gouvernement vient d’annoncer ce jour l’abandon de ces mesures de fiscalité environnementale.

En tout état de cause, j’avais d’ores et déjà prévu de présenter à l’Assemblée nationale pour la 2ème lecture une loi de finances ne contenant plus ces dispositions. »

 

La préoccupation de ne pas voir le vote électronique se substituer au vote « papier »

« Je note que l’expérimentation qui concernait 80 villes en 2007, fait l’objet d’un moratoire depuis plus de 10 ans et que, au demeurant, plus que 60 communes l’ont utilisé en 2017.

Le problème n’est pas que ces machines ne fonctionnent pas mais il y a une crainte de falsification, de piratages des résultats même si les machines sont mises sous scellés, surveillées et si on n’a pas vraiment de preuves. Mais une étude faite par des chercheurs américains (aux Etats-Unis on vote sur des machines à voter) a démontré que toutes les machines seraient piratables, des hackers pourraient y injecter des virus permettant de truquer les résultats. Donc en France c’est en stand-by et il n’y a pas de véritable souhait de relancer ce type de vote. »

 

Sur l’information selon laquelle la constitution ne serait plus en vigueur

« C’est une fake news lancée sur les réseaux sociaux et vue par des millions de personnes qui est un tissu de mensonges. Une constitution ne peut en effet être modifiée (ou abrogée) que par le vote d’une autre. Cette fausse nouvelle fait référence à l’annulation d’un décret de Manuel Valls jugé illégal par le Conseil d’Etat et relatif à l’inspection générale de la Justice ! Les élections de 2017 disposent donc d’une base constitutionnelle. »

 

Sur la baisse de la TVA sur les produits de première nécessite

« La quasi-totalité des produits alimentaires relève du taux réduit de TVA (5,5%). Le problème essentiel en cas de baisse d’autres taux est de s’assurer que le revendeur n’en profite pas pour augmenter sa marge au détriment du consommateur, ce qui s’est déjà fait dans de grands groupes de distribution.

C’est pourquoi, dans le débat qui va s’ouvrir sur la fiscalité et auquel je vous associerai, je compte privilégier la baisse de la TVA sur les taxes relatives à l’énergie qui nous concerne tous et où la répercussion sur la facture est immédiate et sans intermédiaire. »

 

Sur les retraités

« Ainsi que je vous l’ai indiqué, nous avons ouvert l’énorme chantier de la réforme des retraites avec un seul objectif : l’équité et un principe : la participation de tous. Une plateforme https://participez.reforme-retraite.gouv.fr/ propose à chaque citoyen de réfléchir aux différents scénarios ou alternatives pour mettre en oeuvre l’objectif de la réforme « un euro cotisé = mêmes droits ». Plus de 118 000 personnes ont déjà voté et 17.000 ont déjà contribué à cette réflexion placée sous l’autorité du haut commissaire Jean-Paul Delevoye, ancien médiateur de la République. Je vous invite à consulter le site https://reforme-retraite.gouv.fr/ pour tout savoir sur ce processus auquel chacun peut apporter sa pierre. »

 

Le prêt à taux zéro

« Je vous confirme que ce prêt est toujours en vigueur dans les zones rurales jusqu’en 2021, suite à un amendement que j’ai proposé dans la loi de finances 2018 et qui a été adopté. »

 

Sur l’allocation adulte handicapé (AAH)

« Celle-ci va faire l’objet de la plus importante revalorisation depuis sa création puisqu’elle est passée de 819 euros à 860 euros par mois le 1er novembre 2018 et passera à 900 euros le 1er novembre 2019, soit une hausse totale de 11 %. Ce n’est qu’un premier pas vers une meilleure politique de prise en compte du handicap. »

 

La baisse des charges salariales

« Vous avez sans doute perçu une sensible augmentation de votre salaire net depuis deux mois, ce n’est pas le fait de votre employeur : les cotisations salariales chômage et maladie ont été supprimées au 1er octobre 2018, ce qui équivaut à + 266 euros par an pour un salarié au SMIC, soit un peu plus de 20 euros par mois environ.

La suppression des charges salariales des heures supplémentaires s’appliquera elle au 1er septembre 2019, soit 200€/an pour un salarié au SMIC, + 11 % de + par heure travaillée. »

 

La politique santé

Le budget de la Sécurité sociale qui est en excédent pour la première fois depuis 18 ans, prévoit pour 2019 :

« - l’amélioration de l’accès aux soins avec en particulier le lancement du reste à charge zéro sur les soins dentaires, auditifs et optiques. – 200 euros sur un appareil auditif dès 2019, - 250 euros en 2020. Puis, un reste à charge 0 pour l’audiologie, l’optique et le dentaire en 2021.

- l'extension de la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) qui concernera immédiatement 1,2 million de nos concitoyens et, potentiellement, 3 millions d’entre eux, qui pourront faire valoir leur droit à une couverture intégrale de qualité en contrepartie d’une contribution ne dépassant pas 1 euro par jour (gains pour un couple de retraités : 600euros/an et pour une famille monoparentale avec 3 enfants : 700 euros/an).

- une meilleure organisation du système de santé avec les mesures du Plan santé, notamment la création des assistants médicaux et les nouvelles organisations des professionnels de santé en proximité. Pour soutenir cette transformation, les moyens consacrés à l'Assurance maladie augmenteront de 2,5% au lieu des 2,3% programmés, soit une rallonge de 400 M€.

- un renforcement de la protection des plus fragiles, avec notamment la hausse du minimum vieillesse et de l’allocation adulte handicapé, et la correction sur la hausse de CSG pour 350.000 foyers de retraités dont les revenus sont à la lisière du seuil [le seuil de revenu à partir duquel la hausse de CSG est appliquée est de 14.404 euros/an pour unepersonne, 22.051 euros/an pour un couple] faisant basculer de la CSG à taux réduit (3,8%) à la CSG à taux plein (8,3%), suite au rapport que j’avais remis en juillet 2018 et qui demandait cet aménagement.

- 400 M € d’investissements supplémentaires pour moderniser nos hôpitaux.

- 125 M € d’investissements supplémentaires pour adapter nos EHPAD.

 

La politique de l’éducation

« La priorité du Gouvernement en matière d’éducation, c’est notamment l’école primaire, où se joue en grande partie la réussite scolaire des élèves et se creusent les inégalités.

Le budget 2019 s’inscrit dans cette logique avec une hausse de plus de 850 M€, en poursuivant le rééquilibrage des moyens du secondaire vers le primaire dans la continuité du budget 2018, notamment pour le dédoublement des classes de CP et CE1 en zones d’éducation prioritaires, qui concernera 300.000 élèves/an à la rentrée 2019. C’est l’une des plus importantes augmentations au sein de l’État.

Cela étant des situations de fermetures de classes existent notamment quand l’effectif devient insuffisant pour assurer une pédagogie convenable avec une dérogation pour les zones de montagne enclavées conformément à la loi Montagne. »

 

La Sécurité

« La sécurité est une priorité absolue pour le Gouvernement qui y consacre des moyens renforcés. Le projet de loi de finances pour 2019 prévoit une nouvelle hausse du budget dédié aux forces de sécurité de 3,5 % (contre + 0,8 % en moyenne pour les autres ministères). Cette hausse d’1 Md € permettra de financer la création de 2500 nouveaux postes l’an prochain, de mettre en place de la Police de Sécurité du Quotidien et le renforcement de la DGSI. 10.000 postes de policiers et de gendarmes seront créés sur le quinquennat, alors que 12.500 postes ont été supprimés entre 2007 et 2012. Elle permettra aussi de renforcer les moyens de fonctionnement de la police et de la gendarmerie (programmation immobilière, équipement des forces, renouvellement du parc automobile…) pour leur permettre de mieux exercer de leurs missions.

Comme vous le voyez, par le renforcement de ces trois piliers de services publics qui font notre nation, la majorité parlementaire veut avant tout protéger les plus fragiles et les réponses sont souvent les plus importantes depuis 20 ans. »

 

L’évolution du SMIC

« Le SMIC net de janvier 2019 augmente de plus de 3% par rapport au SMIC net de janvier 2018.

Quand le Gouvernement est arrivé au pouvoir, le Smic était à 1152€ nets par mois. Au 1er janvier 2018, il a été augmenté à 1.174 euros.

Au 1er janvier 2019, il devrait être de 1.210 euros, sous l’effet cumulé de la revalorisation légale et des baisses de cotisations salariales, soit une augmentation de plus de 3% par rapport au Smic net de janvier 2018.

En 18 mois, le Smic aura été augmenté de 58 euros nets par mois, soit près de 700 euros nets par an. C’est une augmentation du Smic net inconnue depuis 2005, et une des plus importantes hausses depuis 25 ans.

A cela, il faut ajouter, pour ceux qui sont éligibles, la prime d’activité, qui sera fortement revalorisée au 1er avril prochain. En ajoutant cette prochaine revalorisation de la prime d’activité à l’augmentation du SMIC net, le gain en euros pour un célibataire au SMIC sera en avril 2019 de plus de 5% par rapport au SMIC net de janvier 2018.

La hausse de la prime d’activité était un engagement du président de la République. Le Gouvernement a décidé d’accélérer cette hausse :

- Elle devait initialement être revalorisée de 20€ en septembre 2019 au niveau du SMIC.

- Elle sera finalement revalorisée de 30 euros dès avril. Cela représente un nouvel effort pour les finances publiques de près de 140 M€ en 2019.

- Elle sera revalorisée de 20€ supplémentaires en avril 2020, puis encore de 20€ en 2021.

Au total, la prime d’activité aura augmenté de 80 euros d’ici 2021 : 10 euros en 2018 + 30 euros en 2019 + 20 euros en 2020 + 20 euros en 2021. Ajoutée aux plus de 20 euros de gain de pouvoir d’achat en 2018 grâce à la baisse des cotisations sociales, elle permettra d’atteindre une hausse totale de 100 euros/mois de pouvoir d’achat pour un salarié au niveau du SMIC d’ici 2022, soit l’équivalent d’un 13ème mois.

Cet effort pour que le travail paie mieux pour les plus modeste s’élève à près de 140 M€ en 2019 et 190 M€ en 2020. »