Alpes du Sud : hôpitaux, un rapport commandé par le Premier ministre contredit les choix de l’ARS

SANTÉ / Dans son rapport, le Haut conseil de l'Assurance maladie propose de multiplier les hôpitaux de proximité pour décharger les urgences. Des annonces en faveur des services menacés dans les Alpes du Sud.

 

- Alpes du Sud -

 

Alors que l’Agence Régionale de Santé (ARS) envisage la recentralisation de certains services dans les hôpitaux de Sisteron, Laragne et Embrun, voici un nouvel élément qui, s’il est pris en compte, complètera l’argumentation des élus opposés aux propositions du président de l’ARS, Claude d’Harcourt.

Ainsi, le Haut conseil pour l'avenir de l'assurance-maladie qui rassemble des syndicats, des directeurs d'hôpitaux, et les représentants des caisses de sécurité sociale, a publié mardi 5 juin un rapport sur l'hôpital de demain, à la demande du Premier ministre, visant à installer plusieurs hôpitaux de proximité pour mieux couvrir le territoire français. Le but étant de désengorger les urgences et de rassembler médecins libéraux et médecins hospitaliers dans un même lieu pour plus d’efficacité.

 

Création de 500 à 600 nouveaux hôpitaux

Dans ce rapport, l’hôpital de demain se dessine autour du malade. Celui-ci pourra continuer d’aller chez son médecin généraliste pour les consultations du quotidien, mais en cas de soins plus importants, il aura la possibilité de se rendre dans un établissement de proximité, baptisés « établissements de santé communautaires ».

Le Haut conseil qui préconise la création de 500 à 600 hôpitaux de ce type, concernant les femmes enceintes, les patients atteints de maladies chroniques et les personnes âgées. Selon le terme employé dans le rapport, c'est un scénario « de rupture » car il va à l'encontre de la tendance actuelle qui est de fermer les petites structures.

 

Un scénario de rupture, mais…

Dans leurs recommandations, les membres du Haut conseil préconisent une nouvelle organisation territoriale des hôpitaux. Dans ce plan, « les plateaux techniques à faible activité » feraient l’objet d’un « redéploiement (…) en faveur des établissements plus importants du territoire. » Cela concernerait « entre 60 et 70 établissements publics » dont les blocs opératoires ou les salles d’accouchement « sont en situation très difficile », faute notamment de pouvoir « assurer la permanence des soins. »

Un « redéploiement » qui pourrait jouer en défaveur des hôpitaux des Alpes du Sud, dans le viseur de l’ARS s’ils ne prouvent pas la pertinence de leurs existences à l’issue du projet de consultation, qui se tient jusqu’au 15 juin. Mais au-delà de la seule prise en compte comptable, ces établissements ont pour eux l’application de la loi Montagne Acte II qui souligne la nécessité de prendre en compte les spécificités des zones de montagne liées aux besoins de santé des populations, aux spécificités géographiques, démographiques, saisonnières et transfrontalières.

 

A.Cam