Alpes du Sud : ces « petites lignes » SNCF dont le rapport Spinetta préconise la fermeture

TRANSPORT / Dans un rapport remis ce jeudi 15 février au gouvernement, l'étude dirigée par l'ancien patron d'Air France-KLM Jean-Cyril Spinetta préconise de profondes réformes de la SNCF avec dans le viseur les « petites lignes ».

 

- Alpes du Sud -

 

Un nouveau rapport et un nouveau coup dur pour « les petites lignes » qui constituent l’ensemble du réseau dans les Alpes du Sud avec la ligne Marseille-Briançon. Remis ce jeudi 15 février au gouvernement, l'étude dirigée par l'ancien patron d'Air France-KLM Jean-Cyril Spinetta préconise de profondes réformes de la SNCF.

127 pages dans lesquelles l’auteur parle de transformation de la SNCF en société anonyme à capitaux publics pour réduire les liens financiers avec l'État, de la fin du statut de cheminot à l'embauche, mais aussi de la fermeture des lignes les moins fréquentées.

 

Haro sur les petites lignes

En plus du statut des cheminots et de la SNCF, le rapport se penche sur les « petites lignes ». Le niveau des dépenses publiques consacré aux petites lignes ferroviaires s'élève ainsi à 1,75 milliard d'euros par an : 1 milliard pour l'exploitation des trains, 600 millions pour l'exploitation de l'infrastructure et 150 millions d'investissements de régénération. Cela correspond à 16% de la totalité des moyens publics consacrés au ferroviaire. Des lignes qui coûteraient donc chères selon ce rapport, alors que moins de 10 % des trains transportent 2 % des voyageurs. « Chaque kilomètre parcouru par un voyageur coûte ainsi 1 euro à la collectivité», ajoute encore le texte. Le rapport qui préconise un audit complet du réseau « hérité d'un temps révolu ». Et fermer ces « petites lignes » pourrait permettre, selon le rapport, une économie « a minima à 1,2 milliard d'euros annuels  ».

 

« L'État doit envoyer un signal clair, en ne consacrant plus aucun crédit aux lignes dont l'intérêt socio-économique n'est pas démontré. »

 

L'avenir de ces petites lignes interpelle en premier lieu les régions

De quoi donner matière à réflexion à l'exécutif, qui s'est empressé d'assurer qu'« aucune décision ne sera engagée sans discussion étroite avec les régions et les territoires ». Mais ce rapport pourrait appuyer la volonté d’une région Provence-Alpes-Côte d’Azur, déjà encline à remplacer des TER par des cars.

Des lignes de campagne très peu utilisées, comme il en existe dans les Alpes du Sud et symbolisées sur cette carte de la fréquentation du réseau TER. Les lignes les plus fines sont celles où le taux moyen journalier annuel tombe à un : en moyenne, elles voient passer un train par jour, tous les jours, ce qui est le cas entre Meyrargues et Veynes. Alors qu’entre Veynes et Briançon la moyenne est comprise entre un et 10.

 

 

FO s’appuie sur l’expérience anglaise

Un rapport qui inquiète le syndicat FO dans les Hautes-Alpes, voyant là une « énième antienne répondant aux exigences de la doxa libérale européenne » et une politique allant vers « un moins coûtant économique et à ouvrir le marché ferroviaire au bénéfice de quelques centres de profit. » L’organisation craint que « l’expérience anglaise avec son lot de hausses incontrôlées du prix des billets, de trains supprimés, d’accidents dus au sous-investissement des infrastructures ferroviaires n’invite pas à l’optimisme » ne soit l’avenir des chemins de fer français. FO constate déjà que « les Haut-Alpins subissent tous les jours, retard, annulation, transports par car, suppression de gares etc… »