Alpes du Sud : plan loup 2018-2023, un plan qui ne contente personne

AGRICULTURE / Une mobilisation nationale a lieu ce lundi à Lyon contre le plan loup 2018-2023. Les éleveurs dénoncent certaines mesures qui n’iraient pas selon eux dans le sens du pastoralisme. Quant au collectif Cap Loup, il dénonce un « abattage massif de loups »

 

- Alpes du Sud - 

 

L’État arrivera-t-il un jour à contenter dans la gestion de la prédation ? Les gouvernements passent, les plans nationaux loup aussi, et les mobilisations perdurent. Alors que le plan national 2018-2023 est en discussion, les éleveurs se mobilisent ce lundi à Lyon, dénonçant notamment trois mesures : la restriction des tirs de prélèvement avant l’été, les tirs de défense et d’effarouchement privilégiés et le conditionnement des indemnités dues à une attaque du loup aux mesures de protection mises en place. Une colère entendue par le député LREM des Hautes-Alpes, Joël Giraud, qui a par ailleurs obtenu un arbitrage du gouvernement en novembre prochain.

 

Les quatre députés des Alpes du Sud cosignent un courrier pour Nicolas Hulot

La défense du pastoralisme, un sujet commun aux quatre députés de La République en Marche dans les Alpes du Sud. Ainsi, Joël Giraud, mais aussi Pascale Boyer pour les Hautes-Alpes et Delphine Bagarry et Emmanuelle Fontaine-Domeizel cosignent, aux côtés de 16 autres députés, un courrier à destination du Ministre de la Transition Écologique et Solidaire, Nicolas Hulot. « L’expansion du loup est un sujet sérieux », écrivent-ils, « si jusqu’à la fin des années 1980, la présence du loup en France se limite à certaines contrées de hautes-montagnes, il pourrait d’ici 2020 occuper 63% des départements français ». Ils demandent ainsi une réflexion complète sur le sujet « afin de prévenir ces troubles de manière efficace et pérenne ».

 

« Les anti-loup jamais contents malgré les tirs et les subventions », Cap Loup

Jeté comme un pavé dans la mare, la déclaration de Cap Loup ne permettra pas de calmer les consciences. Le collectif, qui est farouchement opposé aux tirs de prélèvement du loup, se dit contre ce prochain plan loup « qui reprendra l’essentiel des mesures du précédent : abattage massif de loup, subventions massives aux éleveurs, indemnisation en cas de prédation imputée au loup non exclu, c’est-à-dire même par défaut en l’absence de preuve ».

Seule mesure que Cap Loup juge de « bon sens » : l’indemnisation des éleveurs qui ont mis en place les moyens de protection « alors qu’ils étaient jusque-là indemnisés sans aucune condition ». Mesure réclamée « depuis longtemps » par le collectif mais refusée par les éleveurs, « de quoi ont-ils peur ? » se demande le collectif. Enfin, Cap Loup regrette que le plan ne prévoie pas le développement de la recherche scientifique pour améliorer les techniques d’effarouchement des loups et de protection du bétail.