Alpes du Sud : que pensent les Lemairiste de l’arrivée de B. Le Maire au gouvernement ?

POLITIQUE / Bruno Le Maire dans le gouvernement d’Emmanuel Macron. Trahison ou nouvelle chance pour la France ? Les élus des Alpes du Sud qui ont soutenu le candidat Le Maire à la primaire de la droite donnent leur point de vue sur Alpes 1.

 

- Alpes du Sud -

 

Raillé, y compris dans sa famille politique, après sa défaite à la primaire de la droite. Attaqué après avoir annoncé voter Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle, Bruno Le Maire a été nommé ministre de l'Économie dans le nouveau gouvernement. Un portefeuille que lui avait promis Nicolas Sarkozy, en 2011, avant finalement de le confier à François Baroin, aujourd'hui chef de file de la droite pour les élections législatives. Une nomination qui sonne donc comme une triple revanche pour le député de l’Eure. Mais que pensent de cette entrée au gouvernement les élus des Alpes du Sud de droite qui l’ont soutenu lors de la primaire ?

 

Nommé ministre de l'Économie, mais exclu de son parti

Le jugement des élus qui l’ont soutenu lors de la primaire dans les Alpes du Sud est nettement moins catégorique. Entre la valeur ajoutée de l’homme pour le pays et pourquoi pas pour nos territoires, l’enjeu d’un trouble politique pour les législatives rentre également en considération.

Patricia Morhet-Richaud, sénatrice (LR) des Hautes-Alpes. « Bien que la nomination de Bruno Le Maire au sein de ce gouvernement provisoire soit, pour moi, prématurée, j'aurais en effet préféré qu'elle intervienne au lendemain du 18 juin, je suis très heureuse qu'il soit désigné comme ministre de l'Économie. C'est une façon de reconnaître ses compétences et son talent, qu'il va consacrer pleinement au redressement économique de la France. »

Jean-Marie Bernard, président (LR) du conseil départemental des Hautes-Alpes. « C’est avec un plaisir que je ne cacherai pas que j’ai appris la nomination de Bruno Le Maire. Ce sera une fonction fondamentale pour la France et les Français dans les années à venir. C’est un homme que je connais bien depuis plusieurs années et dont je suis le parcours avec un très grand intérêt. Il saura redonner le souffle dont nos entreprises ont cruellement besoin. Bruno Le Maire ne manquera pas d’être une caution de Droite supplémentaire et de poids dans ce Gouvernement d’Emmanuel Macron. Une garantie que nos idées et nos valeurs seront entendues et respectées au plus haut de l’État. »

Arnaud Murgia, lui-même suspendu de Les Républicains et de son poste de président de fédération pour cause de candidature dissidente pour les législatives, pense que « ce n’est pas le bon choix. » Pour le conseiller départemental, « c’est aux Français de décider lors des élections législatives de l'équilibre que nous allons devoir trouver avec le nouveau président. Je l'ai dit à Bruno comme je lui ai redit mon amitié qui ne variera pas : j'ai traversé trop de combats à ses côtés pour en balayer un seul centimètre à cause de cela. Je n'ai d'ailleurs aucun doute sur le fait qu'il sera un grand ministre des Finances pour le pays. »

Marcel Cannat, vice-président (LR) du conseil départemental. « J’avais rencontré Bruno Le Maire avec Jean-Yves Dusserre qui m'avait demandé de réunir les maires du Guillestrois/Queyras. J'avais beaucoup apprécié cette rencontre avec un homme à l'écoute de nos problèmes de montagne. J'espère et je compte sur lui pour ne pas nous oublier et nous aider. » Pour cela, l’élu annonce vouloir le solliciter « pour les problèmes routiers et notamment du Queyras. »

Robert Gay, conseiller départemental d’opposition (LR) et maire de Mison. « J'aurais préféré qu'il attende le  résultat  des législatives. Comment va-t-il  aujourd'hui pouvoir s'opposer à l 'augmentation de la CSG alors qu'il va devoir soutenir le programme de la République En Marche ? »

Camille Galtier, délégué Les Républicains des Alpes de Haute-Provence. « C’est une décision personnelle de sa part et à titre personnel je le félicite. En tant que Français je préfère toujours avoir un Bruno Le Maire plutôt qu'un Michel Sapin à Bercy. Maintenant, nous avons trois ministres de droite, l'objectif est d'en avoir la totalité au lendemain du 18 juin avec un chef de gouvernement qui se nomme François Baroin. »

Bruno Bourjac, candidat (DVD) aux élections législatives sur la 1ère circonscription des Alpes de Haute-Provence, il avait participé au projet présidentiel du candidat Le Maire. « L'entrée de Bruno Le Maire au gouvernement est une bonne nouvelle pour la France. Son expérience, son sens de l'État ont primé sur les logiques partisanes. Pour en avoir discuté avec lui dans la semaine, je ne partage pas l'intégralité de ses choix. La constitution d'un bloc progressiste allant de la droite modérée aux sociaux-démocrates du PS et d'un bloc néoconservateur risque de faire de  facto du FN la seule alternance. Reste que chez moi l'amitié dicte la fidélité. »