Alpes du Sud : une carte contre le travail illégal dans le BTP

ÉCONOMIE / Le Gouvernement lance une Carte d'identification professionnelle, pour mieux contrôler les salariés œuvrant sur les chantiers du BTP.

 

- Alpes du Sud -

 

Lutter contre le travail illégal dans le BTP, c’est l’ambition du Gouvernement qui instaure la Carte d’identification professionnelle. Une sorte de carte d’identité sécurisée, possédant un QR Code et que devront posséder tous les intervenants sur un chantier. Une demande des professionnels, soutenus par la Fédération nationale du Bâtiment et des Travaux Publics. Une carte qui deviendra obligatoire d’ici la fin de l’année, les départements étant servis progressivement. Dans les Alpes du Sud, cette Carte d’identification professionnelle BTP devrait arriver en mars prochain.

 

 

Multiplicité des métiers et des contrats

Prévue dans la Loi Macron d’août 2015, cette carte d’identification professionnelle BTP est en cours de déploiement. Elle doit concerner près de 2 millions de salariés en France : ouvriers, chefs de chantier, agents de sécurité, agents de nettoyage… tous ceux qui interviennent sur un chantier du bâtiment et des travaux publics. Cela correspond à près de 4.000 salariés du BTP dans les Hautes-Alpes, près de 3.500 salariés dans les Alpes de Haute-Provence. « C’est une attente du secteur du BTP, puisqu’aujourd’hui on a plusieurs types de main d’œuvres sur les chantiers. On a des CDI, des CDD, de la main d’œuvre en intérim et en détachement. Toute cette main d’œuvre est difficilement contrôlable », explique sur Alpes 1 Philippe Piantoni, président de la fédération 04.

Grâce à un QR-Code, les douanes, l’inspection du travail et les donneurs d’ordre pourront contrôler rapidement les salariés, grâce aussi à un fichier informatique centralisé. En scannant le flash code de la carte, les services de contrôle pourront vérifier instantanément la régularité du salarié.

 

Lutter contre la main d’œuvre étrangère, illégale et déloyale

Bien que ce système permette de mettre en évidence les fraudes aux prestations sociales, comme à l’URSAFF notamment, cette carte d’identification professionnelle permettra de quantifier exactement le nombre de salariés, leur contrat, leur provenance et ainsi de savoir la quantité réelle de travailleurs illégaux, étrangers notamment. Alors qu’on compte entre 150.000 à 200.000 salariés détachés en règle en France, 300.000 ne le sont pas. « C’est colossal. Quand on voit le niveau de chômage et les difficultés qu’ont nos collaborateurs à trouver du travail, comment ne pas être acteur de cette chasse à l’illégalité », estime Stéphane Scarafagio, président de la fédération du BTP 05. « On parle d’une perte sèche, pour l’État, de plusieurs centaines de milliards d’euros par an. On ne peut pas rester insensible à cela. »

Cette carte, au coût de 10,80 euros pour 5 ans, sera obligatoire fin 2017. 2.000 euros, c’est le montant de l’amende, pour un salarié en règle, mais qui n’aurait pas sa carte d’identification professionnelle. Vous pouvez retrouver l’ensemble des informations pour se procurer cette carte, sur le www.cartebtp.fr.

 

 

Stéphane Scarafagio, président de la fédération du BTP 05 :

Philippe Piantoni, président de la fédération du BTP 04 :