Alpes du Sud : la pomme des Alpes a besoin d'un rajeunissement

AGRICULTURE / Le préfet de région, Stéphane Bouillon, s'est dit prêt à aider les arboriculteurs pour le rajeunissement de leurs vergers lors d'une visite dans les Hautes-Alpes

 

- Alpes du Sud -

 

Il faut renouveler les vergers des Alpes du Sud. Le message a été lancé par les arboriculteurs au préfet de région, Stéphane Bouillon, venu dans une exploitation d’Upaix ce vendredi. La pomme des Alpes est un emblème : une golden, la seule en France, à être Label Rouge et d’Indication géographique protégée. La pomme, sur les Hautes-Alpes et Alpes de Haute-Provence, ce sont 3.500 hectares, plus de 240 exploitations et 4.000 emplois.

 

Une pomme de qualité, mais trop vieille

Une belle filière qui doit s’engager dans une nouvelle ère, pour rester au top. Un secteur qui rapporte, dans le Val de Durance, entre 120 et 150 millions d’euros par an. « Il faut renouveler les vergers et, donc, il faut qu’on aide la filière », a admis Stéphane Bouillon, préfet de la région PACA, qui a accepté de venir dans les Hautes-Alpes, à l’invitation du préfet départemental Philippe Court. « Il faut lui permettre, également, d’être plus compétitive face à la concurrence internationale et notamment en faisant en sorte que l’image de marque, la production de terroir, la qualité puissent attirer le consommateur. »

 

 

16 millions d’euros à investir

L’idée première serait alors de renouveler 6% des vergers par an, sur cinq ans. Un coût estimé à 16 millions d’euros. C’est le dossier porté par la Chambre d’agriculture des Hautes-Alpes, proposé par le Groupement des Producteurs de Fruits des Hautes-Alpes et du Nord Sisteron. « Ce que l’on souhaite, c’est que ce dossier aboutisse et qu’il puise nous aider à rénover. On a des vergers qui ont 45 ans », explique Daniel Poincelet, le président du Groupement et exploitant au Rourebeau à Upaix.

Il faut des arbres jeunes, qui produisent plus, mais aussi des arbres qui ne font pas que de la golden, dont la production est déjà à son maximum. Des arboriculteurs ont également demandé une baisse des charges sur les salaires, ainsi qu’un plan d’aide à l’irrigation, pour réduire la consommation en eau et limiter les périodes de sécheresse.

 

 

40% d’aides publiques

Sur le dossier principal du rajeunissement des vergers des Hautes-Alpes et Alpes de Haute-Provence, le préfet de la région PACA n’a pas hésité à tendre la main, assurant d’en faire une priorité et de trouver les financements nécessaires. Les arboriculteurs espèrent 40% d’aides publiques sur ce chantier. « Entre FranceAgriMer, qui est un organisme d’État et le FEADER (Europe), on peut mettre à peu près 40%. Il faut que l’on regarde avec la Région PACA, comment dans le cadre du PDR (Programme de Développement Rural), elle peut aussi donner un petit coup de pouce. Moi, je vais regarder également, dans le cadre des crédits de massifs, dans quelle mesure on peut là encore aider », a annoncé sur Alpes 1 Stéphane Bouillon. Des paroles aux actes. Les premières négociations pourraient aboutir lors de la révision, à mi-parcours, du plan État/Région 2015-2020.

 

Stéphane Bouillon, préfet de la région PACA :