Alpes du Sud : Éleveurs et Montagnes demande à ce que la Région gère les prélèvements du loup

AGRICULTURE / L'association tenait ce lundi soir à Sisteron son assemblée générale

 

- Alpes du Sud -

Alors que le quota de 36 loups prélevés est atteint en France, alors que les tirs sont désormais suspendus jusqu’au 30 juin, la saison des alpages arrive. Et avec elle, l’inquiétude de l’association Éleveurs et Montagnes. Elle tenait ce lundi soir à Sisteron son assemblée générale devant un parterre d’élus, représentant la Région, le Département ou bien encore l’État. Une réunion sous forme d’alerte.  

 

« L’économie de montagne est en danger »

Professionnels du tourisme ou de l’agriculture, pour Eleveurs et Montagnes, aucun corps de métier ne sera épargné par la présence du loup dans les montagnes des Alpes du Sud. Et malgré les annonces du Ministère de l’Écologie fin de l’année dernière, notamment dans les Hautes-Alpes désormais placé en Cercle 1, favorisant le recours aux tirs de défense, l’association a toujours un ton amer, « comment pourrions-nous être satisfaits de la Ministre ? Ségolène Royal va d’effet d’annonce en effet d’annonce », réagit Yves Derbez, le président qui pointe l’absence d’avancées au sujet du retrait de la Convention de Berne. Une convention qui place le loup en espèce strictement protégée.

 

La Région, organe décisionnaire dans la gestion du loup ?

Si Yves Derbez ne croit plus en l’action de l’État et demande à l’Europe aujourd’hui d’entendre la détresse des éleveurs, il se tourne surtout vers la Région, « d’autant plus que depuis 2015, c’est elle qui paie aujourd’hui les mesures de protection face au loup et les indemnités versées pour les bêtes tuées ».

 

« Ne pas tuer du loup pour tuer du loup »

Le quota de prélèvement des 36 loups sur le territoire français a été atteint, aujourd’hui, plus aucun canidé ne peut être tiré. Malgré l’annonce du gouvernement d’étudier la possibilité d’augmenter le plafond de six loups, avec la saison des alpages qui arrive, les éleveurs sont inquiets. Pour le président d’Eleveurs et Montagne, la philosophie des tirs de prélèvement est la mauvaise. Et manque de souplesse. « Il ne faut pas tuer du loup pour tuer du loup, hors des secteurs qui sont prédatés. Quand il y a un secteur très attaqué, il faut prélever. S’il faut enlever la meute, enlevons-la ».

Notez que deux loups supplémentaires pourraient être prélevés à partir du 1er mai lors de tirs de défense renforcée.  

Yves Derbez, président Éleveurs et Montagnes :