- Alpes du Sud -

Précarité énergétique, insalubrité, indignité des logements : la Fondation Abbé Pierre a présenté en fin de semaine dernière son 21ème rapport du mal-logement en Région PACA. Une région qui enregistre 142.000 demandes de logements sociaux et une pression foncière de plus en plus lourde auprès des métropoles comme Nice-Côte-d’Azur ou encore Aix-Marseille-Provence. Mais dans ces conclusions, les Alpes du Sud semblent peu touchées.

 

Les Alpes du Sud, territoire rural avec une faible pression foncière

Les Alpes du Sud sont un territoire rural, un constat qui en conduit un autre : les deux départements sont donc peu peuplés. Et par conséquent, la pression foncière est beaucoup moins lourde, difficile donc de parler de manque de logements sociaux, comme explique Fathi Bouaroua, directeur régional de la Fondation Abbé Pierre en PACA, « la pression foncière est moins forte, certains logements sociaux notamment dans les Alpes de Haute-Provence ne trouvent pas preneurs car les communes sont mal desservies ». Un défi s’annonce donc : accompagner le développement économique, « il faudra créer du logement à chaque fois qu’on créera de l’emploi ».

 

La précarité énergétique

Par contre, dans les Alpes du Sud, l’un des plus grands problèmes est l’insalubrité, à cause de la précarité énergétique. Une notion qui recouvre les habitats où le plomb est accessible ou encore précaires. Les choses progressent, par exemple, en 2011, dans les Hautes-Alpes, on notait entre 5 et 25 cas d’habitats dégradés à Tallard, Chorges, Embrun, Guillestre, Villard Saint Pancrace ou Briançon. Et plus de 50 cas à  Gap. 3 ans plus tard, il n’y a plus que la capitale douce qui est pointée du doigt, mais désormais pour moitié moins d’habitats dégradés. Du côté de Digne les Bains, un programme de rénovation a été mis en œuvre, soutenu notamment par la Fondation Abbé Pierre.

 

Le problème saisonnier

Malgré tout, les Hautes-Alpes comme les Alpes de Haute-Provence sont des territoires touristiques. Si cela apporte l’espoir d’une manne économique, cela amène également le problème de ces saisonniers qui préfèrent s’installer dans leurs camionnettes plutôt que payer le prix d’un loyer. « Ce n’est pas une solution, c’est par défaut. Si ces terrains n’avaient pas été mis à disposition, l’économie n’aurait pas pu fonctionner », explique Fatih Bouaroua. Pour le directeur, si « on ne crée pas de logements, on ne crée pas d’économie ».

Notez que selon la Fondation Abbé Pierre, l’une des conclusions des politiques à mener dans les années à venir est de réglementer les loyers et développer les logements sociaux.