Alpes du Sud : les stations économisent l’énergie… et leur budget

ENVIRONNEMENT / Tour d’horizon de tout ce qui se fait en matière d’environnement, de développement durable, d’économies d’énergies

Alpes du Sud - Les stations des Alpes du Sud de plus en plus vertes : pas par le manque de neige de ce début de saison, mais par des engagements environnementaux plus importants. Elles cherchent, chaque année, à innover dans ce domaine. 


Exemple : Les Orres qui a signé un partenariat avec EDF cette saison. La station, en difficulté financière, a investi 50 000 euros pour maitriser ses factures. « Nous avons mis en place un système, qui nous permet de maitriser notre facture globale d’à peu près 15 à 20% annuellement », présente sur Alpes 1 Olivier Musset, directeur de la Semlore. Il va pouvoir observer et contrôler en temps réel les 17 transformateurs, qui fournissent canons à neige et remontées mécaniques. « Nous avons fait un audit sur l’ensemble de notre système électrique. Nous avons un suivi énergétique, sur tous nos postes de transformations et notre système nous permet de délester ou pas les postes de transformation, en fonction des appels de puissances demandées »

Une innovation soutenue par EDF, à hauteur de 15 000 euros. « C’est un process innovant, qui va permettre d’aller vers la station intelligente et durable de demain et qui va permettre de faire des économies en live. En plus, c’est une action concrète, qui est reproductible sur tous les domaines skiables », explique Nadège Tissier, directrice du développement chez EDF Alpes du Sud.


En effet, d’autres stations sont intéressées par ce système. Vars nous l’a confirmé. « Nous allons nous inspirer de ce qu’a fait les Orres en la matière », nous confie Bruno Malochet, directeur de la Sem Sedev, qui veut un entretien d’excellence des matériels, pour éviter les pics de consommation et les pannes. Vars qui vient d’embaucher un responsable Qualité Sécurité Environnement cette saison.


« 100% de l’énergie consommée est produite à partir d’énergie renouvelable », annonce fièrement Serre-Chevalier, qui vient d’acquérir une dameuse hybride. La station huppée des Alpes du Sud améliore aussi la cohabitation entre les skieurs, la faune et la flore, en mettant en place des avifaunes, en affichant les zones protégées sur le plan des pistes et en lançant une étude faunistique, pour mesurer l’impact du domaine skiable. Serre-Chevalier assure maîtriser ses consommations en eau, pour la production de neige de culture et ses consommations en carburants, grâce à des GPS et Sonar installés sur les dameuses.


Comment agir pour l’environnement, sans frais supplémentaires ? Crévoux à la réponse, en ne damant pas les pistes, les lendemains de chutes de neige. « Les dameuses sont, par conséquent, moins sollicitées », nous indique l’Office de Tourisme. Et ces pistes vierges séduisent les clients, qui aiment la poudreuse. Pour la station, les machines vivent plus longtemps et consomment moins de carburant. « Les pistes sont damées pour le surlendemain. Le passage des skieurs, qui ont étalé la neige, permet un damage moins énergivore ». A noter que Crévoux est un site pilote de la Communauté de communes de l’Embrunais et du Pays S.U.D (Serre-Ponçon-Ubaye-Durance), pour le développement d’offres touristiques alternatives et innovantes.


Saint-Léger-les-Mélèzes est aussi une station labélisée « Station Verte ». D'importants efforts ont été faits, pour réduire l’éclairage public et offrir des sorties en raquette, seulement sous les étoiles. Même dispositif mis en place à Chaillol. Dans la station d’Ancelle, les engins de damage tournent avec des huiles biodégradables. « L’eau, utilisée pour la neige de culture, n’est pas pompée. Elle est captée de manière naturelle et non traitée », nous affirme Adèle Lehoux de l’Office du Tourisme du Champsaur & Valgaudemar. A Orcières, « la moitié de la commune est en zone cœur du Parc National des Écrins, de Natura 2000 », présente Olivier Capiau, le directeur de la Semilom. La station vient de construire une nouvelle station de compostage des boues d’épuration, en prévision du ré-engazonnement des pistes de ski. Un domaine, où les lignes EDF sont en cours d’enfouissement. Anecdotique ou pas, l’Office de Tourisme met en vente des cendriers de poche à 1€.


L’environnement et le développement durable, la Communauté de communes des Escartons du Queyras y est habituée. C’est la seule collectivité à être lauréate du programme AGIR pour l’Energie de la région PACA. De fait, deux réseaux de chaleur-bois ont été installés à Molines et Ristolas. D’autres sont en cours de projection, à Ville-Veille, Abriés et Arvieux. Les hôteliers de la vallée ont été sensibilisés au compostage collectif, pour limiter le gaspillage alimentaire et valoriser les bio-déchets. Sur les pistes de ski de fond, le damage est réorganisé, « pour réduire le coût du carburant et réduire les émissions de CO² », affirme Alexia Grossan de l’Office de Tourisme.


La station du Val d’Allos a signé la Charte de développement durable en station de montagne : 8 engagements et 130 mesures. Le Val d’Allos a aussi rejoint le Parc National du Mercantour et ses obligations environnementales. Comme à Orcières, la station composte ses boues d’épuration pour mieux ré-engazonner les pistes au printemps. La station optimise aussi la fonte des neiges, avec une pico-centrale hydro-électrique qui fournit 100 foyers allossards, grâce à 350 000kWh produits chaque année.


Il faut aussi noter que, dans la quasi-totalité des stations, des journées de sensibilisation sont organisées en hiver (exemple : le 6 mars à Saint-Léger et le 7 mars au Chazelet à La Grave-La Meije). Les stations mettent aussi en place des offres de cars et navettes, tout en favorisant également le covoiturage. Le tri sélectif est acquis sur chaque domaine. Car, même si les stations des Alpes du Sud font des efforts en matière de développement durable, c’est aussi à chaque vacancier de participer à la préservation de notre planète.