Hautes-Alpes : agression d’une conductrice de bus à Gap, une femme condamnée à 12 mois de prison dont 6 avec sursis

JUSTICE / La femme de 31 ans et mère de trois enfants était jugée ce mercredi après-midi en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Gap pour violences volontaires et outrages sur un agent chargé du transport de personnes

 

- Hautes-Alpes -

 

Agression d’une conductrice de bus à Gap, une femme condamnée à douze mois de prison dont six avec sursis. Agée de 52 ans, la conductrice a été insultée et a reçu plusieurs coups ce mardi matin. C’est au niveau de l’arrêt Chabrières dans le quartier du Haut-Gap, alors que le bus était en arrêt technique de régulation, qu’elle a été agressée par une mère de famille de trois enfants. La femme de 31 était jugée ce mercredi après-midi en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Gap pour violences volontaires et outrages sur un agent chargé du transport de personnes. 

 

Lorsque la violence appelle à la violence

« Je n’ai pas réfléchi ». C’est ainsi que cette Gapençaise de 31 ans essaye d’expliquer les faits qui lui sont reprochés. Bien qu’elle les reconnaisse et les regrette, elle ne présente cependant pas ses excuses auprès de la victime présente à l’audience accompagnée par des représentants de la mairie de Gap et de la Communauté de communes. Ce procès a mis en exergue la vie difficile d’une femme sans emploi qui s’occupe seule de trois enfants. Une femme qui a dû faire face à un père et à un ex-conjoint violent. Des circonstances atténuantes qui, pour le Procureur de la République de Gap Florent Crouhy, ne doivent pas pour autant excuser cette violence parfaitement illustrée par la vidéosurveillance du bus. Un énorme froid a immédiatement enveloppé la salle durant ce visionnage qui a été très difficile pour la victime qui n’a pu retenir ses larmes.

 

« La féminité ne doit pas être une excuse face à la sanction », F.Crouhy

 

C’est dans ces conditions que le Procureur de la République a débuté ses réquisitions qui ne laissaient présager aucune clémence de sa part. Florent Crouhy rappelle son casier judiciaire représentatif de son tempérament agressif car ce n’est pas la première fois que la mise en cause est dans un tribunal pour outrage et pour violences. Un comportement que l’expertise explique par une intolérance à l’oppression. Elle est incapable de gérer ses nerfs et explose avant de regretter peu de temps après. Après avoir précisé que la féminité ne doit pas remettre en cause la fermeté de la sanction, le ministère public demande trois ans d’emprisonnement dont deux ans de sursis.

 

« Je veux juste rentrer chez moi auprès de mes enfants. Ils n'ont toujours été qu’avec moi », la prévenue

 

Après une plaidoirie pleine d’éloquence de la part de l’avocat de la défense n’hésitant pas à partager une histoire personnelle assez proche de cette affaire, la clémence a plutôt été de mise par rapport aux réquisitions. Le tribunal la condamne à douze mois d’emprisonnement dont six mois de sursis avec trois ans de mise à l’épreuve et une obligation de soins. Elle a également interdiction de prendre à nouveau les transports en commun gapençais, de contacter la victime ainsi que de porter une arme.

Pour rappel, les chauffeurs des transports en commun de la ville avaient exercé mardi dernier leur droit de retrait pour montrer leur solidarité et leur indignation face à cette agression qui a causé cinq jours d’ITT pour leur collègue. Ils ont depuis repris le chemin du travail.   

 

C.Lourenço